
Paris a confirmé, samedi, la mort d’Abou Zeïd, l’un des chefs les plus radicaux d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Il a été tué fin février au cours d’une offensive de l’armée française dans le nord du Mali.
Abdelhamid Abou Zeïd, l’un des leaders d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a bel et bien été tué lors d’une offensive française menée dans le nord du Mali fin février, a fait savoir l’Élysée samedi.
"Le président de la République confirme de manière certaine la mort d’Abdelhamid Abou Zeïd survenue lors des combats menés par l’armée française dans l’Adrar des Ifoghas au nord du Mali, à la fin du mois de février", a affirmé la présidence française dans un communiqué publié en début d’après-midi. Cela marque "une étape importante dans la lutte contre le terrorisme au Sahel", a précisé l’Élysée.
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La mort de ce membre éminent d’Al-Qaïda avait été annoncée le 28 février par la télévision algérienne Ennahar et par le quotidien français "Le Monde", qui s’appuyaient sur de nombreux témoignages locaux. L’information avait ensuite été confirmée par le président tchadien, Idriss Déby Itno, le 1er mars. Selon "Le Monde", la France a attendu l’identification formelle d’Abou Zeïd à partir de fragments d’ADN, dont l’analyse serait parvenue mercredi dernier à Paris.
Auteur de nombreux enlèvements
De son vrai nom Mohamed Ghdridi, cet Algérien de 46 ans est considéré comme l’un des chefs les plus radicaux d’Aqmi. À la tête de l'une des plus influentes katibas de la nébuleuse terroriste, il s’était taillé la réputation d’un homme placide, intelligent et d'une extrême cruauté.
C’est lui qui avait organisé, en septembre 2010, l’enlèvement de sept employés d’Areva et de Satom à Arlit, au Niger. Parmi eux se trouvaient cinq Français. Abou Zeïd est également considéré comme le responsable de l’enlèvement et de la mort du Français Michel Germaneau, en 2010. En juin 2009, son groupe avait kidnappé et tué le touriste anglais Edwin Dyer, qui selon plusieurs témoins, aurait été égorgé par le chef islamiste en personne.
Né en 1965 dans la région de Debdab dans la province algérienne d'Illizi, proche de la frontière libyenne, Abou Zeïd avait rejoint le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) durant la guerre civile des années 1990.
Il croisera, entre autres, la route d’Abderrezak el-Para, dont il devient le bras droit, et de Mokhtar Belmokhtar, l'autre grand émir d'Aqmi. La confusion règne toujours quant au sort de ce dernier. Sa mort, annoncée début mars par les autorités tchadiennes, n'a pas été confirmée par la France et a été démentie par les islamistes. Il est le commanditaire de la prise d'otages meurtrier du complexe gazier algérien à In Amenas en janvier dernier.
Avec dépêches