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Messe inaugurale : le pape François prône "l'humilité" et la "tendresse"

Six jours après son élection, le pape François a célébré la messe inaugurale de son pontificat. Simples fidèles, dignitaires religieux ou personnalités politiques étaient présents, place Saint-Pierre à Rome, pour y assister.

Devant une trentaine de chefs d'État, le pape François a célébré la messe inaugurale de son pontificat, mardi 19 mars, place Saint-Pierre à Rome. Entre 150 000 à 200 000 fidèles, selon le Vatican, étaient également rassemblés sous un beau soleil pour assister à l'office.

L'ex-cardinal Jorge Mario Bergoglio a, d'abord, entamé la cérémonie en faisant un tour de la place Saint-Pierre debout dans sa voiture blanche, au milieu des fidèles. Signe des temps nouveaux de l’Église catholique, il n'était protégé par aucune vitre pare-balles.

La place était couverte de drapeaux de différents pays flottant au vent, de l'Argentine natale du pape à la Croatie en passant par le Brésil, l'Allemagne ou encore la Pologne et les étendards des nombreuses paroisses italiennes.

Un pontificat tourné vers "l'humilité"

Sur la place Saint-Pierre, la cérémonie était solennelle et simple. Le chef des quelque 1,2 milliard de catholiques a prononcé une homélie dans laquelle il a imposé son style. Le souverain pontif a notamment qualifié son rôle d'"humble et concret" et appelé à lutter contre les "signes de destruction" dans le "le respect de la créature et de l'environnement" tout en faisant preuve de "tendresse".

"Aujourd'hui il y a tant de traits de ciel gris ! Garder la création, tout homme et toute femme, c'est ouvrir l'horizon de l'espérance, une trouée de lumière au milieu de tant de nuages",  a lancé le pape François, suscitant les applaudissements de la foule.

À l'issue de la messe,  le 266e pape de l'Histoire a reçu le pallium - une bande d'étoffe se portant sur la chasuble - et l'anneau du pêcheur, symboles du pouvoir pontifical.

Joe Biden et Robert Mugabe

Dans la foule, plus de 130 délégations étrangères, six souverains, des chefs d'État et de gouvernement, ainsi que des dignitaires religieux venus du monde entier étaient présents. Le roi des Belges, le prince de Monaco ou encore le primat de l'Église orthodoxe de Constantinople, Bartholomée 1er, avaient fait le déplacement. C'est la première fois que le chef de l'Église orthodoxe assiste à la messe inaugurale d'un pontife romain depuis le grand schisme d'Orient de 1054. Des représentants des communautés juives et musulmanes ont également répondu présents.

Côté représentants politiques, le vice-président américain Joe Biden et le président zimbabwéen Robert Mugabe, qui fait l'objet d'une interdiction de territoire européen depuis 2002, sont venus.

La France était représentée par son Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, et son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius. En Europe, la chancelière allemande Angela Merkel et le président du gouvernement espagnol Mariano Rajoy se sont rendus en personne à la messe inaugurale pour représenter leur pays respectif.

Une cérémonie sous haute sécurité

Un important dispositif de sécurité avait été mis en place. Tireurs d'élite sur les toits, hélicoptères, vedettes fluviales sur le Tibre, interdiction de survol de la capitale italienne : les autorités n'ont rien laissé au hasard. Rome a été paralysée pendant la plus grande partie de la journée.

Benoît XVI, qui a désormais promis de vivre "caché aux yeux du monde" et comme un "simple pèlerin", n'a pas assisté à la messe. Son successeur lui rendra toutefois visite samedi 23 mars à Castel Gandolfo, la résidence d'été des papes où il s'est retiré.

FRANCE 24 avec dépêches