
François Hollande s'est rendu, ce dimanche, à Toulouse pour honorer la mémoire des sept victimes de Mohamed Merah. Le président français a notamment promis de faire toute la lumière sur les zones d'ombre qui entourent toujours l'affaire.
Le président de la République, François Hollande, s’est déplacé à Toulouse, ce dimanche, pour rendre hommage aux victimes des tueries de Mohamed Merah assassinées il y a un an. Solennel, le chef de l’État a insisté à plusieurs reprises sur la lutte "implacable" menée par la France contre le terrorisme et promis de lever tous les mystères entourant cette affaire.
Plusieurs milliers de Toulousains rassemblés dans le square Charles-de-Gaulle - lieu préféré au Capitole pour l’occasion - ont écouté pendant 30 minutes et dans un silence religieux le président français énumérer les noms et prénoms des sept victimes du "tueur au scooter". "Ils ont été massacrés", a insisté François Hollande tout en assurant sa solidarité avec toutes les familles endeuillées. "Nous surmonterons cette épreuve tous ensemble", a-t-il déclaré.
Avec ces assassinats, "c’est la République que l’on a voulu frapper en son cœur. Mais la République a tenu bon et la France a surmonté l’épreuve", a-t-il ajouté.
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Le président a ensuite fermement condamné l’antisémitisme "qui a frappé Toulouse, il y a un an", n’hésitant pas à comparer les victimes de Merah aux victimes de la Shoah. "Les enfants de [l’école] Hatorah sont morts pour les mêmes raisons que ceux du Vel’d’Hiv [en juillet 1942, NDLR] : parce qu’ils étaient juifs", a continué le chef de l’État. "Chaque fois qu’un juif est insulté, c’est un outrage à tout le pays."
Faire la lumière sur les zones d’ombre
Le président a également promis aux victimes de faire tout son possible pour éclaircir les zones d’ombre qui entourent encore cette affaire : qui a influencé Mohamed Merah avant son raid meurtrier ? "Qui a financé ses voyages ?", s’est-il publiquement interrogé. "Comment un Français a pu être amené à tuer d’autres Français ?"
Mais le chef de l’État est également revenu sur les défaillances de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), taxée d’incompétence dans la surveillance et l'appréhension de la dangerosité du jeune tueur. "Nous devons tout savoir du dysfonctionnement des services de l’État à cette époque", a-t-il ajouté.
François Hollande a terminé son discours en prônant l’œcuménisme et le respect de toutes les croyances en France. "Je salue tous les représentants des cultes, a-t-il déclaré. En aucun cas, nos compatriotes musulmans ne doivent être confondus avec ceux qui caricaturent l’Islam", a-t-il conclu.
La prise de parole du chef de l'État a clos une marche qui a réuni plus de 1 500 Toulousains de toutes origines et de toutes confessions, point d'orgue d'une semaine au cours de laquelle Toulouse et sa voisine Montauban se sont replongées dans l'horreur des crimes perpétrés au nom du djihad, un an plus tôt.