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Plus de 50 Français partis combattre aux côtés des rebelles syriens

Entre 50 et 80 Français seraient partis faire le djihad en Syrie contre le régime de Bachar al-Assad, selon des informations du Figaro. Un afflux sans précédent qui inquiète les services de renseignement français.

Combien de djihadistes français ont pris les armes contre le régime de Bachar al-Assad ? La question agite les milieux du renseignement français alors que de nombreux observateurs soulignent la facilité de rejoindre les rebelles syriens en passant par la Turquie.

Selon Le Figaro, il y aurait aujourd’hui entre 50 et 80 combattants français au sein des rangs rebelles syriens. La plupart d’entre eux rejoindraient les insurgés par leurs propres moyens, sans savoir à l'avance pour quel groupe ils se battront une fois sur place.

En pratique, les Français rejoignent souvent des groupes islamistes pour lesquels la chute de Bachar al-Assad n’est que le préalable à l’instauration d’un État islamiste.

Le Figaro a rebondi sur les déclarations du ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, qui évoquait dimanche dernier "plusieurs dizaines" de citoyens ou résidents français présents en Syrie, pour questionner le juge anti-terroriste Marc Trévidic sur le sujet.

Ce dernier parle d’un "djihad autorisé" dans la mesure où les autorités occidentales et la Turquie sont elles-mêmes très critiques envers le régime en place à Damas. Les apprentis djihadistes bénéficient ainsi de l’ambiguïté de la cause syrienne : ils peuvent mettre en avant un combat légitime contre un dictateur sanguinaire tout en préparant l’avènement d’un régime islamiste.

"Le terrorisme commencera quand le régime tombera", confie ainsi Trévidic au Figaro.

La radicalisation de la guerre civile qui déchire la Syrie depuis presque deux ans a fait émerger plusieurs groupes rebelles islamistes, dont certains se revendiquent ouvertement de l’idéologie d’Al-Qaïda. Les services de renseignement sont particulièrement inquiets d’un éventuel retour en France de djihadistes aguerris au maniement des armes et des explosifs.

Manuel Valls déclarait ainsi que la menace terroriste continuait de s’aggraver au fur et à mesure que la Syrie s’enfonce dans le conflit :

"Si la guerre continue ainsi, si une solution n'est pas trouvée pour la Syrie, si Bachar al-Assad ne part pas, alors les groupes terroristes vont davantage prospérer"