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Accord au Parlement européen pour faire barrage à Le Pen

Les groupes politiques du Parlement européen se sont accordés sur une réforme de leur règlement interne pour empêcher le leader du Front national Jean-Marie Le Pen de présider la prochaine session inaugurale en tant que doyen de l'hémicycle.

AFP - Les groupes politiques du Parlement européen ont donné jeudi leur feu vert à une modification de leur règlement interne, afin d'éviter que le leader d'extrême droite Jean-Marie Le Pen puisse présider la prochaine session inaugurale en tant que doyen.

La décision a été prise au cours de la réunion régulière à huis clos des présidents des groupes politiques du Parlement européen, au lendemain d'un nouveau dérapage du chef du Front national.

M. Le Pen avait réitéré mercredi en plein hémicycle que les chambres à gaz étaient un "détail" de l'Histoire, propos pour lesquels il a déjà été condamné dans son pays par la justice.

Initialement opposés à une réforme du règlement de circonstance, les libéraux du Parlement européen ont finalement accepté jeudi de renoncer à la règle du doyen d'âge pour se conformer "à ce que pratiquent déjà d'autres parlements", a indiqué un de leurs porte-paroles à l'AFP.

Mercredi, le plus grand groupe de l'institution de Strasbourg, le groupe conservateur, s'était déjà rallié à cette idée, lancée par les socialistes et appuyée par les Verts.

Il s'agirait d'appliquer des critères "plus institutionnels" que ceux de l'âge, pour que la session inaugurale puisse être par exemple présidée par le président sortant s'il est réélu, ou l'un des vice-présidents sortants, selon un participant à la réunion.

Cette réforme du règlement pourrait être votée par la plénière en avril.

La question d'éventuelles sanctions administratives à l'encontre de M. Le Pen, telles qu'une exclusion temporaire des travaux du Parlement ou une retenue d'indemnités, réclamée par plusieurs eurodéputés dont le président de la LICRA Patrick Gaubert et le socialiste Harlem Désir, n'a en revanche pas été évoquée jeudi.

Pour sa part, le Congrès juif européen a demandé jeudi "l'exclusion pure et simple" de M. Le Pen du Parlement européen.

Le fondateur du Front national, qui à 80 ans se représente aux élections européennes dans le sud-est, a de fortes chances d'être le doyen d'âge de l'assemblée issue des prochaines élections européennes.