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Caracas en deuil : Chavez était "un grand, un grand commandant"

Le décès de Hugo Chavez est vécu comme un choc par ses partisans. Dès la nouvelle connue, de nombreux rassemblements ont eu lieu dans le pays. À Caracas, l'armée a été déployée dans la soirée de mardi pour assurer la sécurité.

C’est un silence pesant qui a soudainement enveloppé Caracas. Quelques heures seulement après l’annonce de la mort de Hugo Chavez, mardi 5 mars, les rues de la capitale vénézuélienne se sont brusquement vidées. De nombreux commerces ont fermé et l'ensemble des transports publics ont cessé de fonctionner.

"La capitale est déserte comme s’il y avait eu un couvre-feu, explique Pascale Mariani, l’envoyée spéciale de FRANCE 24 à Caracas. Des check-points de la garde nationale ont été installés dans les rues désertes mais les militaires attendent des voitures qui ne passent pas. Il n’y a personne à arrêter", raconte-t-elle.

Après avoir annoncé le décès du président vénézuélien, Nicolas Maduro, son héritier désigné, a, en effet, lancé plusieurs appels au calme et souligné que l'armée et la police avaient été déployées dans le pays "pour accompagner et protéger notre peuple et garantir la paix". Peu après, le ministre de la Défense, Diego Molero, a déclaré que les forces armées restaient "unies pour respecter et faire respecter la Constitution".

Plus tôt dans la journée, des milliers de partisans du Commandante, abasourdis par la nouvelle, sont spontanément descendus dans les rues de Caracas et d'autres villes du pays. Partout, les journalistes ont filmé les mêmes scènes de chagrin, les mêmes visages baignés de larmes.

"C'était un grand de la révolution"

"Nous avons perdu quelqu’un de grand, quelqu’un de très grand", crie un jeune homme, terrassé par la mort du leader bolivarien. "C’est tellement triste, c’était un grand, un grand commandant, un grand de la révolution. Ça ne sera jamais plus comme avant...", sanglote un autre, dont la voix à peine audible est couverte par un concert de klaxons. Certaines femmes, visiblement abattues, ne tiennent même plus sur leurs jambes. "Ô ma patrie, ma patrie chérie !", chante d’une faible voix une Vénézuelienne soutenue physiquement par deux jeunes hommes.

Devant l'hôpital militaire de la capitale où Hugo Chavez était soigné depuis le 18 février, plusieurs centaines de personnes ont improvisé une manifestation, brandissant son portrait et scandant des slogans à sa gloire. "Chavez au panthéon !", "Nous sommes tous des Chavez !", crient certains de ses partisans.

À la tristesse se sont mêlées des scènes de ferveur patriotique. "Le combat continue ! Nous sommes tous des Chavez ! La révolution est là !", hurle une jeune femme face aux caméras. "Le peuple et la jeunesse soutiennent Maduro. C’est lui le nouveau leader du pays, nous sommes avec lui !", ajoute-t-elle le poing levé.

Une partie de la presse nationale et continentale pleure également la disparition du leader vénézuelien. "Chavez, une trace indélébile", "Adieu Commandant !", "Chavez, maintenant et pour toujours !", "Un héritage indéniable", peut-on lire ce mercredi matin à la une de différents quotidiens.

Les autorités ont décrété sept jours de deuil et des funérailles nationales sont prévues vendredi.