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Quand les bijoux "esclave" mettent la marque Mango dans l’embarras

La marque espagnole a regretté, lundi, la vente, sur son site internet français, de bijoux intitulés "style esclave" suite à une erreur de traduction. Une maladresse qui a provoqué de vives réactions des associations antiracistes.

Après les baskets "racistes" d’Adidas, c’est au tour de Mango de commercialiser des articles sous un slogan d'un goût douteux. Sur le site internet français de la marque de prêt-à-porter espagnole, des bijoux style "esclave" ont en effet fait leur apparition dans la collection printemps-été. Intitulés "bracelet esclave tressé", "touch-bracelet esclave pierres" ou encore "collier style esclave", ces accessoires ont provoqué une levée de boucliers en France.

"L'esclavage n'est pas fashion !"

Deux organisations antiracistes françaises, SOS Racisme et le Conseil représentatif des associations noires (Cran), sont montées au créneau lundi 4 mars, en exigeant le retrait des articles."Il s'agit soit d'un manque de culture coupable, soit d'une démarche indigne et perverse réduisant à une appellation design et mode ce qui relève d'un crime contre l'humanité, reconnu depuis 2001 en France par la loi," a estimé SOS Racisme.

Le Cran a, pour sa part, exprimé son "indignation face à cette série de bijoux, qui vise à donner une vision élégante et colonialiste à un phénomène qui a fait le malheur de dizaines de millions d'êtres humains pendant près de quatre siècles".

Le week-end dernier, le site Change.org a lancé une pétition sous l'impulsion de l'ancienne miss France Sonia Rolland, de l'actrice Aissa Maiga et de la militante associative Rokhaya Diallo. "Ces bijoux formés de chaînes sont censés faire de l'esclavage un objet de fantaisie et de mode", stipule le texte intitulé "l’esclavage n’est pas fashion".

Erreur de traduction

L’enseigne de mode a fait son mea culpa lundi sur son compte Twitter, évoquant une erreur de traduction pour expliquer l’utilisation du terme "esclave".

"Mango n'a, en aucun cas, voulu heurter la sensibilité de qui que ce soit et a réalisé les modifications pertinentes sur toutes ses plateformes", a annoncé le groupe dans un communiqué.

En effet, en espagnol le terme "esclava" peut être traduit de deux manières : "esclave", mais également "gourmette" ou "chaînette". Une erreur purement française donc. La version anglaise du site parlant quant à elle de "woven bracelet", ou bracelet tissé.

En juin 2012, la marque Adidas avait présenté des excuses publiques après la commercialisation d’une paire de chaussures surmontée d'anneaux jaunes s'attachant autour des chevilles et reliés aux pieds par des chaînes.

Avec dépêches