La Commission européenne a rendu publiques des prévisions économiques peu réjouissantes pour cette année. Initialement prévue en 2013, la fin de la récession en zone euro, en proie à une nouvelle augmentation du chômage, devra attendre 2014.
Sale temps pour la zone euro qui, selon les prévisions économiques de la Commission européenne, entrera de nouveau en récession cette année. Alors qu’en novembre, il était encore question d’une sortie de la récession pour 2013, une amélioration "graduelle" ne devrait intervenir qu’au cours de l'année.
La reprise sera tirée initialement par la demande extérieure, selon la Commission. "Il est prévu que l'investissement et la consommation intérieures reprennent plus tard dans l'année, et en 2014 la demande intérieure devrait prendre le relais comme principal moteur pour renforcer la croissance", ajoute Bruxelles.
En outre, le chômage va encore s'aggraver cette année et devrait dépasser les 12 % de la population active de la zone euro, avec des pointes à plus de 25 % en Espagne et en Grèce, rapporte également la Commission européenne. Bruxelles prévient qu'un taux de chômage "élevé et persistant porte le risque de devenir structurel en raison de la perte de compétences" des salariés sans emploi.
La France loin de ses objectifs, l’Espagne sombre
En termes de déficit public, la France n’a pas tenu ses promesses tandis que l’Espagne s’enfonce encore d’avantage.
Selon la Commission européenne, le déficit public français atteindra cette année 3,7 % du PIB, loin de l'objectif des 3 % imposés par Bruxelles, et sera encore plus important en 2014 à 3,9 %. Quant à la croissance en Hexagone, elle devrait être quasi nulle, à +0,1 %, avant de repartir en 2014 avec 1,2 %.
Le président français, François Hollande, avait confirmé mardi que la France n'atteindrait pas son objectif de 0,8 % de croissance en 2013, et indiqué qu'une nouvelle prévision de croissance serait établie "fin mars avec le Haut conseil aux Finances publiques".
Rapidement après l’annonce de ces prévisions moroses, la Commission a déclaré qu’elle n'excluait pas de repousser à 2014 l'objectif d'un déficit à 3 % pour la France, sous certaines conditions. Elle examinera cette possibilité au printemps, a affirmé le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn.
En Espagne, le déficit devrait être de 10,2 % du PIB en 2012 et le pays ne devrait pas atteindre ses objectifs de réduction budgétaire en 2013 et en 2014. En 2013, la Commission européenne table sur 6,7 %, puis 7,2 % en 2014, loin des objectifs affichés par Madrid qui avait promis de repasser sous le seuil de 3 % de déficit l'an prochain.
Malgré des perspectives toujours sombres pour 2013, le chef du gouvernement a assuré que la politique menée depuis un an avait permis "de laisser en arrière l'imminence d'un désastre" et "d'éviter le naufrage" de l'Espagne. Madrid a plusieurs fois obtenu des délais de Bruxelles pour réduire son déficit public, compte tenu des efforts fournis et des réformes mises en place.
FRANCE 24 avec dépêches