La Libye a célèbré dimanche le deuxième anniversaire du début de la révolution. À l’approche des festivités, certains habitants se sont organisés en comités de quartier pour faire face aux éventuels débordements. Reportage FRANCE 24.
Les festivités du deuxième anniversaire de la révolution libyenne font craindre de nouvelles violences. Les autorités ont mis en garde contre des tentatives de partisans de l'ancien régime de profiter de l'occasion pour "semer le chaos". Elles ont fermé les frontières terrestres alors que plusieurs vols internationaux ont été suspendus.
La police affirme avoir mis en place des mesures draconiennes qui ont mobilisé les services de sécurité ainsi que les ex-rebelles ayant combattu le régime de Mouammar Kadhafi pour assurer la sécurité des villes. "La situation reste toujours imprévisible", a indiqué à l'AFP un diplomate en poste à Benghazi. "On prend toutes nos précautions. On ne sait jamais ce que pourrait arriver", a-t-il dit sous couvert de l'anonymat.
Des bénévoles protègent leur quartier
it![Des milices de quartier s'organisent pour protéger les habitants de Benghazi Des milices de quartier s'organisent pour protéger les habitants de Benghazi](/data/posts/2022/07/18/1658127195_Des-milices-de-quartier-s-organisent-pour-proteger-les-habitants-de-Benghazi_1.jpg)
Mais pour les habitants de Benghazi, la réalité est toute autre. "Malheureusement, on n’a pas vu l’armée ici. Si l’armée protégeait nos quartiers, on serait rentré chez nous, mais l’anniversaire du 17 février approchait et on n’a pas vu l’armée venir nous protéger", confie à FRANCE 24 Tarek, un dentiste de profession, choisi par le comité de quartier pour organiser les tours de garde durant les festivités.
Simples civils ou véritables révolutionnaires, tous sont des bénévoles bien décidés à protéger leur quartier. Adel, 31 ans, fait lui aussi partie de ces recrues. Pendant neuf mois, il s’est battu contre les forces du régime. Son frère est mort au front au début de la guerre. Aujourd’hui, il assure le tour des checkpoints au sein de son comité de quartier.
Presque un an et demi après la fin des combats, le trentenaire a du mal à rendre les armes car il n’a pas confiance dans le régime. "Quand j’aurai vu sur pieds les vrais objectifs de la révolution réalisés, je rendrai les armes sans problème", explique le bénévole à FRANCE 24.
Le président de l'Assemblée nationale attendu à Benghazi
Aucun programme officiel n'est prévu pour ce deuxième anniversaire de la révolte, a affirmé le Premier ministre, Ali Zeidan, précisant que les "autorités préféraient laisser à la population le soin de fêter cette occasion à sa manière". Mais le président de l'Assemblée nationale, Mohamed el-Megaryef, est attendu dimanche à Benghazi où il doit prendre part aux festivités, selon une source à l'Assemblée.
Berceau de la révolte de 2011, Benghazi a connu une série d'attaques contre des intérêts occidentaux, des postes de police et des assassinats de responsables de la sécurité ou d'anciens rebelles et est devenue un repaire pour les groupes jihadistes.
FRANCE 24