
Un astéroïde est passé ce vendredi à 27 000 km de la Terre, la distance la plus proche jamais détectée par les scientifiques. L’événement n’aurait aucun rapport avec la pluie de météorites survenue plus tôt dans l’Oural.
45 mètres de diamètre pour 135 000 tonnes. L’astéroïde 2012 DA14 est le plus gros objet jamais détecté par les scientifiques à être passé aussi près de notre planète. À son point le plus proche, atteint à 19h25 GMT selon la Nasa, il ne se trouvait qu'à quelque 27 000 km de la Terre, une altitude inférieure aux orbites des satellites d'observation météo et de télévision.
Des images prises par un télescope en Australie et diffusées par la Nasa ont montré une minuscule trace blanche se déplaçant dans un ciel noir.
"Il y a à peu près un million de ces rochers a proximité de la Terre et qui pourraient, un jour, rentrer en collision", assure à FRANCE 24 Frédéric Castel, spécialiste des questions spatiales.
Si 2012 DA14 ne représente aucun danger pour la planète, son passage est, en revanche, une occasion unique pour les scientifiques d’observer et d’étudier ce corps céleste. Trajectoire, composition, caractéristiques physiques... l'astéroïde fait l’objet de toutes les attentions.
"Les astéroïdes sont des vestiges de la formation du système solaire", explique Frédéric Castel qui précise que les étudier doit aussi permettre d’apprendre à les détourner, en cas de besoin.
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Selon Jean-Eude Arlot, un astronome interrogé par FRANCE 24, plusieurs techniques de déviation sont déjà à l’étude. Si un astéroïde devait entrer en collision avec la Terre, on pourrait essayer "d’utiliser une voile solaire pour l’entraîner hors de son orbite", affirme l’astronome. Il explique que le soleil génère "du vent solaire", une énergie capable de dévier la trajectoire d’un astéroïde, à condition d’avoir pu le détecter quelques années auparavant.
La dernière collision majeure qui remonte à plus d’un siècle, en 1908, en Sibérie avait dévasté cette région inhabitée.
Aucun lien avec la pluie de météorites en Russie
Professeur au laboratoire de physique appliquée à l'université Johns Hopkins dans le Maryland, Samuel Kounaves a assuré qu’il n’y avait "pas de connexion" entre l’explosion ce vendredi d’une météorite au-dessus de la métropole russe de Tcheliabinsk et le passage de 2012 DA14.
Les météorites, qui sont des morceaux d'astéroïdes, "tombent sur la Terre en permanence", a rappelé Samuel Kounaves, interrogé en marge de la conférence annuelle de l'American Society for the Advancement of Science (AAAS), à Boston dans le Massachusetts.
L’événement de Tcheliabinsk, dont l’ampleur reste toutefois rarissime, a fait près d’un millier de blessés et a semé la panique dans cette région de l'Oural.
FRANCE 24 avec dépêches