logo

Vers une armée de l'air pour les rebelles syriens ?

Selon le "Jordan Times", un quotidien jordanien, quelques dizaines de déserteurs de l’armée de l’air syrienne s’apprêtent à rentrer au pays afin de prendre les commandes des avions militaires saisis par les rebelles dans le nord de la Syrie.

Les rebelles de l’Armée syrienne libre (ASL) sont-ils sur le point de se doter d’une  force de frappe aérienne ? À en croire un article publié par le "Jordan Times", un quotidien anglophone jordanien, quelques dizaines de déserteurs de l’armée de l’air syrienne veulent reprendre du service aux côtés de la rébellion. Réfugiés en Jordanie, ils ont en effet confié au journal avoir décidé de rentrer en Syrie pour prendre les commandes des avions militaires saisis par l’ASL dans le nord du pays.

Engagés dans une bataille autour des aéroports militaires de cette région disputée, d’où décollent les avions du régime qui les bombarde, les rebelles ont annoncé, le 12 février, avoir pris le contrôle d’une importante base aérienne, al-Jarrah, près d’Alep. Et Abou Abdallah Minbij, l'un des chefs militaires présents sur place, a précisé à Reuters que les insurgés avaient mis la main sur "deux chasseurs MiG". Le quotidien jordanien fait état, de son côté, de la saisie de trois douzaines d’avions militaires. Essentiellement des chasseurs russes MiG-17 et des L-39 tchèques, généralement destinés à des missions de reconnaissance ou d’entraînement. Ils avaient été exposés au Salon du Bourget (en France) en 1977...
C'est la première fois que des avions militaires de ce type tombent entre les mains des rebelles depuis le début du conflit en Syrie en mars 2011. Jusqu’à présent, ils n’avaient trouvé, au gré de leurs avancées, que quelques avions et hélicoptères hors service.
Selon les déserteurs cités par le "Jordan Times", 35 anciens officiers, pilotes et techniciens de l’armée de l’air qui résident en Jordanie et en Turquie sont prêts à opérer sous le commandement de l’ASL. "Cela fait des mois que nous attendons de rentrer au pays pour servir la révolution", confie au quotidien jordanien Abou Khaled al-Dimachqui, un ancien général de l’armée de l’air syrienne.
"Dieu seul sait s’ils peuvent voler"
Toujours selon le "Jordan Times" avance que la décision prise par les anciens membres des forces aériennes syriennes est intervenue "quelques heures" après la prise de l’aéroport al-Jarrah. Toutefois, avant de passer à l’action, les déserteurs en question affirment avoir envoyé une équipe de techniciens dans le nord de la Syrie pour effectuer des tests et des opérations de maintenance, afin de vérifier l’état des appareils. "Nous avons vu des photos et des vidéos de ces appareils, mais Dieu seul sait s’ils peuvent voler. Nous avons besoin de s’assurer que tout cela fonctionne avant de trop s’exciter", a déclaré au journal Abou Mohammed, pilote qui a fait défection en décembre.
Contacté par FRANCE 24, un ancien officier de l’armée syrienne réfugié au Liban a fait part de son scepticisme sur cet embryon de force aérienne de l’ASL. "Même si les rebelles parvenaient à faire voler ces avions obsolètes, avec lesquels ils ne pourront faire que de la reconnaissance, ils ne risquent pas d’aller bien loin car les batteries anti-aériennes de l’armée régulière les abattraient sur le champ", explique-t-il.