Les prestigieuses statuettes ont été remises, dimanche à Los Angeles lors de la cérémonie des Grammy, au groupe de pop-rock new-yorkais Fun.,révélation de 2012 et pour son tube "We Are Young". Black keys et Gotye se sont également démarqués.
Le groupe pop-rock Fun., les rockeurs de The Black Keys, l'indépendant Gotye et les Britanniques de Mumford & Sons se sont partagés les lauriers des 55e Grammy Awards, dimanche soir à Los Angeles, lors d'une soirée très éclectique d'où les Français sont repartis bredouilles.
Après le triomphe incontestable d'Adele aux Grammys 2012, le palmarès est très éclaté cette année, avec cependant un léger avantage au groupe new-yorkais Fun., reparti avec deux des trophées les plus prestigieux de la soirée : révélation de l'année et meilleure chanson pour leur tube "We Are Young".
"Je ne savais pas à quoi je pensais quand j'ai écrit le refrain de cette chanson", a plaisanté Nate Ruess, le leader du groupe new-yorkais fondé en 2008. "Car si c'est diffusé en haute définition, toute le monde peut voir notre visage et nous ne sommes pas très jeunes", a-t-il dit, suscitant les rires du public.
Les rockeurs américains The Black Keys ont pour leur part fait une razzia dans leurs catégories, en remportant trois trophées: chanson rock, album rock et inteprétation rock. Seul leur a échappé le prestigieux trophée de meilleur album de l'année, qui est allée aux Britanniques rock-folk de Mumford & Sons.
Mes ces derniers ont rendu hommage à leurs concurrents en lançant sur scène: "Nous ne pensions pas obtenir ce trophée car The Black Keys ont tout raflé, et ils le méritent".
Le Belgo-Australien Gotye, auteur du tube planétaire "Somebody That I Used To Know", est reparti lui aussi avec trois trophées: meilleur album de musique alternative ("Making Mirrors"), meilleur duo pop et meilleur enregistrement (remis aux inteprètes et aux producteurs).
Ce dernier lui a été remis par Prince, pour l'une de ses rares apparitions, et qui a déclaré en ouvrant l'enveloppe: "Oh, j'adore cette chanson", ce qui a fait frissonner d'aise Gotye et la Néo-Zélandaise Kimbra, qui l'accompagne sur le titre. "Je m'attendais à ne remporter aucune des catégories dans lesquelles nous étions nommés", a-t-il confié à la presse en coulisses.
La Britannique Adele, qui avait régné sur l'édition 2012 avec six trophées, a agrandi sa collection cette année en remportant le premier Grammy de la soirée, pour la meilleure interprétation pop solo pour son titre "Set Fire To The Rain".
Elle peut désormais se concentrer sur les Oscars, fin février, où elle nommée pour la chanson du film "Skyfall". Avec son franc-parler habituel, la chanteuse de 24 ans a avoué en coulisses un certain stress pré-Oscars: "Je fais dans mon froc", a-t-elle lancé avec son inimitable accent "cockney".
La soirée a également été l'occasion de rendre des hommages posthumes à la légende indienne du sitar Ravi Shankar, décédé en décembre dernier en Californie, ou au roi du reggae Bob Marley, dont le pot-pourri entonné par Bruno Mars, Sting et Rihanna a mis le feu à la salle -- faisant onduler jusqu'à la sculpturale Nicole Kidman, venue avec son époux, le chanteur de country Keith Urban.
Pour les Français, pourtant venus en nombre, les Grammys 2013 se sont soldés par un zéro pointé. Personne n'a réussi à s'imposer, du musicien et vidéaste Woodkid (qui concourait pour le meilleur clip vidéo) au groupe de techno d'Antibes M83, en passant par la soprano colorature Natalie Dessay et les chefs d'orchestre Hervé Niquet et Emmanuelle Haïm.
Même le compositeur de musique de films Ludovic Bource, en lice pour la musique de "The Artist" -- qui lui a déjà valu un Oscar, un César, un Bafta et un Golden Globe -- a dû s'incliner, devant la musique de "Millenium: Les hommes qui n'aimaient pas les femmes".
Dans l'ensemble, les artistes avaient respecté les consignes des organisateurs et de la chaîne de télévision CBS, qui avaient appelé dans un courriel à cacher ces seins et fesses que le public américain ne saurait voir.
Seule Katy Perry a fait la rebelle en osant un affolant décolleté, tandis que Jennifer Lopez, sur scène, arborait une robe dévoilant avantageusement sa jambe droite, en lançant, tout sourire: "Comme vous voyez, j'ai lu le mémo".
La soirée avait été placée sous haute surveillance, alors que la police de Los Angeles (LAPD) est la cible depuis une semaine d'une triple meurtrier, activement recherché dans le sud de la Californie. Les autorités offrent désormais un million de dollars pour toute information permettant sa capture.
AFP