
Le gouvernement minoritaire de centre droit de Mirek Topolanek, à mi-parcours dans son semestre de présidence tournante de l'Union européenne, pourrait être renversé par une motion de censure, dont le vote est prévu ce mardi au Parlement.
Reuters - Les sociaux-démocrates tchèques, dans l'opposition, pourraient bien, lors du vote sur une motion de censure prévu ce mardi au parlement, renverser le gouvernement minoritaire de centre droit de Mirek Topolanek, qui en est à mi-parcours dans son semestre de présidence tournante de l'Union européenne.
La chute de ce gouvernement de coalition tripartite, d'autant plus vraisemblable que le camp de Topolanek a connu récemment des défections, risquerait de remettre en cause les efforts menés pour obtenir une ratification par Prague du traité européen de Lisbonne.
La chambre basse doit se réunir à partir de 13h00 GMT et un long débat se tiendra avant le passage au vote. Topolanek a annulé un entretien initialement prévu à partir de 15h45 GMT avec le chef de l'Etat ukrainien, Victor Iouchtchenko.
Même contraint de se retirer par une victoire de l'opposition sur la motion, l'équipe de Topolanek, gênée aux entournures depuis son entrée en fonctions en raison de sa marge de manoeuvre très réduite au parlement, resterait au pouvoir encore des semaines, voire des mois, le temps que la classe politique s'accorde sur la marche à suivre après sa chute.
Topolanek cherche à retrouver l'appui de deux députés qui ont fait défection de son plus petit partenaire de coalition, le parti des Verts. Le Premier ministre déclare qu'il demandera au président Vaclav Klaus, conservateur, de le reconduire à son poste si le gouvernement tombe, mais il n'exclut pas non plus des élections législatives anticipées.
RASSEMBLER AU MOINS 101 DÉPUTÉS
"Au cas où le gouvernement ne l'emporte pas (...), et s'il n'est pas possible de former un nouveau gouvernement sans le soutien des communistes, les démocrates civiques favoriseront l'organisation le plus rapidement possible de législatives anticipées, dès cet été", a dit Topolanek lundi aux journalistes.
Le chef de file des sociaux-démocrates, Jiri Paroubek, déclare vouloir que le gouvernement reste en place, même si la motion de censure est adoptée, jusqu'en juin au moins, pour éviter un passage de relais en pleine présidence de l'UE.
Un gouvernement de techniciens pourrait ensuite être mis en place et diriger le pays jusqu'à la tenue d'élections anticipées à l'automne, voire au printemps prochain. Normalement, les prochaines législatives doivent avoir lieu à la mi-2010.
Les sociaux-démocrates sont en tête dans les sondages, même si leur avance sur le Parti démocrate civique (ODS, droite) s'est réduite à 4,5 points dans la dernière enquête d'opinion, rendue publique la semaine dernière.
Il faudra ce mardi au moins 101 voix à l'opposition pour faire tomber le gouvernement. Pour l'heure, le gouvernement ne peut compter avec certitude que sur l'appui de 96 parlementaires, sur un total de 200 à la chambre basse, où l'opposition contrôle 97 sièges.