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Le leader palestinien assassiné se disait menacé

Au lendemain de l’explosion qui a coûté la vie à Kamal Medhat, numéro deux de l’Organisation de libération de la Palestine au Liban, la presse arabe affirme qu'il se sentait menacé, mais que ce n'est pas forcément lui qui était visé...

Numéro deux de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) au Liban, Kamal Medhat, 58 ans, confiait récemment à ses proches qu’il craignait pour sa vie. Selon le quotidien libanais "As-Safir", il se sentait menacé, allant jusqu’à demander aux services de renseignements de l’armée libanaise de lui faciliter ses déplacements.


Adjoint au représentant de l’OLP au Pays du Cèdre et ancien proche du leader historique palestinien Yasser Arafat, Kamal Medhat a été tué avec trois autres Palestiniens lundi, lorsqu’une bombe de 20 kilos placée au bord de la route, à la sortie du camp palestinien de Mieh Mieh, dans le sud du pays, a explosé.


Plusieurs quotidiens libanais et panarabes évoquent la possibilité d’une erreur de personne. De hauts responsables du Fatah au Liban confient au quotidien panarabe basé à Londres, "Asharq Al-Awsat" que "l’attentat ciblait le représentant de l’OLP au Liban Abbas Zaki, et non son adjoint. Zaki était sur les lieux de l’explosion dix minutes avant Medhat, dans une voiture en tous points similaires à celle de la voiture de la victime".

 
Une enquête a été lancée pour tenter d’identifier les responsables de cet acte et la personne qu’il visait. Mais, d’ores et déjà, la presse arabe n’hésite pas à pointer du doigt Israël, faisant ainsi écho aux propos de Abbas Zaki qui en impute la responsabilité aux "instruments" de l’État hébreu déterminés à déstabiliser le dialogue inter-palestinien en cours au Caire.

 
Considéré comme un modéré par les différentes factions palestiniennes et libanaises,  Medhat entretenait de bons rapports avec les dirigeants du Hamas. Le représentant du mouvement islamiste, Ousama Hamdane, s’est d’ailleurs empressé de condamner l’attentat qui a coûté la vie à celui qui "a joué un rôle essentiel dans l’unification des rangs palestiniens au Liban et (qui) a largement contribué à apaiser les tensions entre le Fatah et le Hamas".

 

Jusque dans son timing, cet assassinat n’a rien d’anodin, selon le plus grand quotidien libanais "An-Nahar". Alors que la voiture de Medhat était pulvérisée et projetée sur un terrain proche de la ville de Saida, dans le Sud du Liban, les ministres arabes de l’Intérieur, réunis à Beyrouth, discutaient des mesures à prendre pour lutter contre le terrorisme.