
Le patron américain de Google, Eric Schmidt, et le président français, François Hollande, ont signé un accord portant sur la rémunération des médias français indexés par le moteur de recherche américain, ce vendredi.
Un accord a été signé, ce vendredi, à l'Élysée entre le patron du moteur de recherche américain Google, Eric Schmidt, et le président François Hollande sur la rémunération des éditeurs français par les moteurs de recherche, a annoncé l'Élysée.
Depuis début décembre, les patrons de presse et les représentants du moteur de
Il n’y a pas que les éditeurs français qui bataillent contre Google. En Allemagne, un projet de taxe a été adopté le 29 août dernier : il oblige les moteurs de recherche à reverser des commissions aux éditeurs de presse internet. À l’inverse, au Brésil, l’Association nationale des journaux brésiliens s’est retirée de Google Actualités en 2011. Elle reconnaît une perte de trafic de 5 %, mais estime que "c’est le prix à payer pour la protection du journal et de sa marque". Néanmoins, cette suppression concerne surtout les contenus présents dans les versions imprimées. Les contenus propres au Web sont donc toujours référencés sur Google.
recherche américain se sont réunis jusqu'à plusieurs fois par semaine avec le médiateur nommé par le gouvernement, Marc Schwartz, du cabinet de conseil Mazars.
Les éditeurs de presse exigent que Google paie des droits voisins du droit d'auteur, au regard des importants bénéfices publicitaires qu'il réalise en se contentant de référencer leurs titres.
Le président de la République, qui avait reçu à la fin octobre Eric Schmidt, avait annoncé qu'une loi pourrait "intervenir si nécessaire" pour faire payer une taxe à Google, dans l'hypothèse d'un échec des négociations avant fin décembre.
Le gouvernement avait ensuite accordé un mois supplémentaire aux différentes parties, jusqu'au 31 janvier.
"Un événement mondial"
"Il s'est produit aujourd'hui un événement mondial (...), la conclusion d'un accord entre Google et un groupement de presse qui a été capable de se fédérer pour mener cette négociation", s'est félicité François Hollande. Et d'ajouter : "cet accord [est] bon pour la presse française, bon pour les contenus et bon aussi pour Google".
"À la fois sur la méthode - la recherche d'un accord entre un grand groupe mondial et la presse française - et sur le résulat - un fonds de 60 millions d'euros pour les investissements d'avenir. C'est une fierté pour la France d'avoir été capable de réaliser cet accord qui est le premier dans le monde", a-t-il poursuivi.
Cet accord "va-t-il servir de modèle ou de référence? Nous le verrons, mais il y a forcément une alliance à nouer entre les producteurs de contenus et les diffuseurs, c'est ce que nous avons été capables d'illustrer aujourd'hui", a encore ajouté le chef de l'État.
"Un partenariat commercial"
L'accord signé entre Google et les éditeurs de presse français est basé sur un "partenariat commercial" destiné à aider la presse à se développer sur Internet et à "accroître ses revenus en ligne", a indiqué à l'AFP un porte-parole du géant américain. "Le premier projet consiste à conclure des accords commerciaux avec les éditeurs pour les aider à tirer le meilleur parti d'Internet et à accroître leurs revenus en ligne, au moyen de solutions publicitaires", via notamment les plateformes spécialisées du géant de l'internet AdSense, AdMob et AdExchanges, a expliqué le porte-parole.
La deuxième partie de l'accord prévoit la mise en place par Google d'un fonds pour l'innovation dans la presse numérique, doté de 60 millions d'euros, afin d'encourager et de stimuler l'innovation digitale dans les médias. Ce fonds "sélectionnera des initiatives prometteuses qui permettront de faire émerger en ligne de nouveaux contenus digitaux", a précisé le porte-parole.
En Belgique, un accord similaire avait été conclu au terme d'un bras de fer de six ans entre Google et Copiepresse, l'organisme qui défend les intérêts des journaux belges. Il prévoyait un partenariat commercial destiné à stimuler la fréquentation des sites de ces journaux et de les aider à monétiser leurs contenus en ligne, ainsi que l'achat par Google d'espaces publicitaires auprès des éditeurs. Parallèlement, les éditeurs s'étaient engagés à faire appel aux solutions publicitaires de Google.
FRANCE 24 avec dépêches