François Gabart devrait arriver aux Sables-d'Olonne, en Vendée, dimanche entre 10h et 13h, selon les organisateurs de la course. Armel Le Cléac'h, lui, devrait arriver "2 à 5 heures plus tard".
Le dernier sprint était lancé samedi dans le Vendée Globe entre le leader François Gabart et son poursuivant immédiat Armel Le Cléac'h, les deux frères ennemis attaquant un golfe de Gascogne qui promet d'être musclé jusqu'à l'arrivée prévue dimanche.
Selon les organisateurs, Gabart devrait franchir la ligne devant les Sables-d'Olonne (Vendée) dimanche entre 9h00 et 12h00 GMT.
Le jeune (29 ans) skipper de Macif entrevoyait la consécration de plusieurs années d'efforts et n'était plus qu'à quelque 440 milles de l'arrivée samedi à 11h00 GMT et maintenait Le Cléac'h (Banque Populaire) à 108,7 milles dans son sillage.
itLe Cléac'h devrait arriver "2 à 5 heures plus tard", ont ajouté les organisateurs, précisant que "la marée montante permettra aux bateaux d'entrer dans le chenal à partir de 14h00" locales (13h00 GMT).
Les chances du "chacal" (son surnom) de reprendre la tête tenaient désormais à des facteurs autres que la stratégie, comme une collision de son rival avec un objet flottant ou une avarie mécanique à bord de Macif.
D'un point de vue météorologique, la situation est claire jusqu'à l'arrivée, avec un vent de sud/sud-ouest fraîchissant jusqu'à 30 noeuds qui va basculer à l'ouest/nord-ouest (25 noeuds), contraignant les deux skippers à empanner (virer de bord vent arrière) une dernière fois.
Les derniers milles de cette régate planétaire de quelque 24.000 milles vont se transformer en une course de vitesse dans une houle de plus de 4 mètres.
La sagesse conseillerait, si près du but, de faire preuve de prudence. Mais l'expérience montre qu'à ce niveau de compétition, les skippers, en dépit de leurs dénégations, sont souvent tentés de pousser les feux jusqu'aux dernières encablures. Et à ce jeu (dangereux), Le Cléac'h -2e du Vendée Globe 2008-2009 derrière Michel Desjoyeaux- sera peut-être le moins raisonnable des deux...
Alex Thomson, l'ange gardien de Jean-Pierre Dick
A une centaine de milles dans le sud-ouest des Açores, le Britannique Alex Thomson (Hugo Boss) a incurvé sa route pour se rapprocher de Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec 3), dont le bateau a perdu sa quille.
Dick, à une quarantaine de milles à l'est du Gallois, est arrivé jusqu'ici à progresser sans trop de mal, les ballasts de son monocoque remplis d'eau de mer, mais les conditions météorologiques se durcissent avec un flux de 25-30 noeuds de sud-ouest, avec une mer démontée.
Le geste de Thomson a été salué par les organisateurs et est venu nourrir la longue histoire de solidarité de cette course hors normes.
"La mer est de plus en plus grosse aujourd'hui", a indiqué Thomson dans un mail adressé à Dick. "Je ne suis pas serein de te laisser naviguer seul alors que le vent va se renforcer dans quelques heures. Je vais empanner et venir te rejoindre, naviguer à tes côtés jusqu'à ce qu'on retrouve des conditions météo (vent et vagues) plus modérés au large des Açores. Je sais que tu n'as pas demandé d'assistance mais cela ne fera pas une grande différence pour ma course et de toute façon, je n'ai pas vu d'autres bateaux depuis quelques mois, je me sens seul! J'espère que tout va bien pour toi. Alex".
La réponse du skipper de Virbac-Paprec 3 est tout aussi émouvante.
"Merci beaucoup Alex. Ca me touche beaucoup", souligne-t-il. "Je vais étudier la météo pour voir si je peux continuer à naviguer en toute sécurité jusqu'aux Sables-d'Olonne. J'ai envoyé une photo avec un message pour toi: +Alex, take this 3rd position with care+ (prends soin de la troisième place). C'est important pour moi! N'hésite pas à m'appeler. JP"
Dick s'est donné jusqu'à dimanche pour dire s'il s'arrête aux Açores (et abandonne) ou continue jusqu'aux Sables.
Douze skippers étaient encore en course samedi, sur les 20 qui ont pris le départ le 10 novembre.
AFP