Organisées dans la foulée de la tribune incendiaire de Vincent Maraval sur la rémunération des acteurs français, les assises sur la "diversité du cinéma" se sont achevées mercredi sur le rappel de grands principes.
La tribune incendiaire du producteur et distributeur Vincent Maraval n’aura pas seulement semer la zizanie au sein du 7e art français, elle aura également précipité la tenue, mercredi 23 décembre, à Paris, d’assises durant lesquelles professionnels, parlementaires et journalistes étaient invités à "échanger" et "débattre" sur la "diversité du cinéma". C’est la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, qui a conclu la table ronde en demandant au Centre national de la cinématographie (CNC) de mettre en place "un groupe de suivi" sur le financement du cinéma et a annoncé la tenue d'une nouvelle réunion des professionnels du secteur en juin.
Elle a demandé de la "lucidité face aux enjeux mondiaux", de la "transparence quant aux rôles des acteurs du système" et fait appel à la "responsabilité des différents protagonistes". Remise en cause par le texte de Vincent Maraval, les mécanismes de financement du cinéma constituent, selon elle, un système "envié" mais qui "peut être amélioré".
Aussi la ministre a-t-elle évoqué les "actions de modernisation" engagées par le gouvernement sur la réforme de la fiscalité numérique, afin de "trouver une base fiscale pour des entreprises qui ne sont pas localisées sur notre territoire et de définir des assiettes fiscales taxables pour permettre le financement de la création". "Depuis l'avènement des télévisions privées et d'Internet, le système de régulation a été fort dans sa capacité d'adaptation aux mutations technologiques et économiques. Elle est essentielle", a-t-elle assuré.
"Plus de transparence"
Auparavant, Michel Hazanavicius, réalisateur de "The Artist", cinq fois oscarisé en 2012, a appelé à "défendre un système français qui défende toutes les cinématographies". "Il ne faut pas déconnecter ce que coûte un acteur de ce qu'il rapporte et de tous les ayants droit et toutes les équipes à qui sont promis des intéressements", a-t-il précisé.
Mais le cinéaste a souhaité "plus de transparence" dans le système de financement des films français et appelé à œuvrer "contre l'inflation du coût des films". Face à la révolution numérique qui "fragilise les acteurs historiques sur Internet", Michel Hazanavicius a jugé indispensable "que le mode de diffusion des films s'adapte pour pouvoir attirer les grands acteurs [d'Internet] dans notre système de financement" et remettre en question "la chronologie sacrée des médias".
De son côté, Costa Gavras, réalisateur et président de la Cinémathèque française, a décrit le système de financement du cinéma français comme l'"un des plus fertiles, loué dans le monde entier", "redistributif" et qui "a permis de maintenir la production à un niveau très élevé, dépassant de loin ce qui se passe dans le reste du monde". Et de défendre "un système collégial et exemplaire auprès des instances européennes qui l'affaiblissent".
FRANCE 24 avec dépêches