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Florence Cassez "très heureuse" d'être de retour à Paris

La Française de 38 ans, libérée à la suite d'une décision de la Cour suprême du Mexique après sept ans de prison, est arrivée à Paris, ce jeudi en début d'après-midi. Elle a déclaré, émue, avoir "rêvé mille fois de ce moment".

Sept ans qu’elle attendait ce moment. Florence Cassez, la Française emprisonnée depuis 2005 au Mexique et libérée mercredi 23 décembre après une décision de la Cour suprême, est de retour en France. Elle est arrivée ce jeudi à 13h45 (heure de Paris) à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, près de Paris.

Souriante et apparemment détendue, Florence Cassez a été accueillie par sa famille sur le tarmac de l'aéroport ainsi que par Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, et Frédéric Cuvillier, le ministre des Transports. "J'ai rêvé mille fois de ce moment [...] C'est un bonheur immense, l'avion a atteri, moi toujours pas", a-t-elle lâché dans un grand éclat de rire.

"J'ai souffert, oui, en tant que victime"

"Je suis très heureuse, dans les nuages. Maintenant, je veux vivre [...] J'ai profité de ces sept ans pour pardonner [...] J'ai souffert, oui, en tant que victime", a déclaré la Française, émue, avant de rendre hommage à Nicolas Sarkozy et François Hollande pour leur soutien. "Je leur dois beaucoup", a-t-elle ajouté. "Nicolas Sarkozy m'a sauvé la vie."

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Quelques heures plus tôt, au Mexique, aux côtés de son père Bernard, elle avait quitté la prison pour femmes de Tepepan, au sud de Mexico, vêtue d’un gilet pare-balles. La Française y purgeait une peine de 60 ans de réclusion pour enlèvement. Condamnée une première fois à 96 ans de prison en 2008, après un an et demi de procès, elle a vu sa peine réduite en appel en 2009.
Un espoir commence à naître trois ans plus tard, en mars 2012, quand le rapporteur de la Cour suprême du Mexique, Arturo Zaldivar, propose la libération "immédiate et absolue" de la Française dans un rapport accablant pour les autorités mexicaines. Mais lors de la session qui se déroule quelques semaines plus tard, les cinq juges qui composent la cour ne parviennent pas à s’entendre sur son recours en révision.
Finalement, mercredi 23 janvier, trois des cinq magistrats ont voté en faveur de sa libération immédiate en raison de la violation de ses droits constitutionnels, de multiples irrégularités de procédure, de témoignages peu fiables… "Le dossier avait été construit de toutes pièces, on le savait, mais les conséquences n’en avaient jamais été tirées", a déclaré mercredi Frank Berton, l’avocat de la Française. Le juge Zaldivar avait notamment reconnu, en mars, la mise en scène d’une fausse arrestation de la jeune femme, en 2005, et affirmé qu’elle avait vicié la procédure.

Contexte politique plus favorable

En quelques mois, le contexte politique a considérablement changé la donne : le mandat de Felipe Calderon, le président mexicain farouchement hostile à la libération de la Française, a pris fin au 1er décembre dernier. Une partie des magistrats de la Cour suprême, dont l'un qui s’était opposé au recours de Florence Cassez en mars 2012, a également été renouvelé.
"C’est une période particulièrement douloureuse qui prend fin", s’est réjoui le président François Hollande, qui doit recevoir Florence Cassez à l’Élysée dans les jours qui viennent. "Entre la France et le Mexique, nous avons les meilleures relations qu’il soit possible d’établir", a-t-il ajouté. À l’Élysée, selon une information du Parisien, on loue hors micros la "stratégie diplomatique des petits pas et de la non-exposition médiatique". Et pour cause : depuis son élection, le chef de l’État s’est attaché à décrisper les relations entre les deux pays et à ne pas heurter les autorités mexicaines. Une stratégie qui s'est révélée payante.
Au Mexique, l’opinion publique apparaît pour le moins divisée sur le cas de Florence Cassez. "Les réactions dans le pays ont été à l’image de ce qu’a été l’opinion publique mexicaine tout au long de cette affaire Cassez : extrêmement contrastée", rapporte Laurence Cuvillier, correspondante de FRANCE 24 au Mexique. "Le ton a été assez violent, parfois presque anti-français sur certaines chaînes mexicaines."

Avec dépêches