Le procès en appel de l'effondrement de la passerelle du paquebot, qui avait fait 16 morts à Saint-Nazaire, en 2003, s'ouvre ce lundi. En première instance, 8 relaxes et des amendes contre les sociétés mises en cause avaient été prononcées.
AFP - Le procès en appel de l'effondrement en novembre 2003 de la passerelle du paquebot Queen Mary II -alors le plus grand paquebot du monde- qui avait fait 16 morts et 29 blessés à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), s'ouvre lundi à 10H00 à Rennes.
L'affaire avait été jugée en première instance par le tribunal correctionnel de Saint-Nazaire en février 2008. L'appel avait été interjeté à la fois par le parquet, les deux sociétés mises en cause (les Chantiers de l'Atlantique, constructeurs du navire, et Endel, filiale du groupe Suez, constructeur de la passerelle) ainsi que des parties civiles, familles de victimes.
Huit des victimes tuées étaient des employés d'une entreprise de nettoyage venant travailler à bord. Les autres appartenaient à deux groupes d'invités de cadres des Chantiers qui, selon la tradition, avaient pu convier des proches à visiter l'immense navire de 345 mètres de long et 72 mètres de haut -l'équivalent d'un immeuble de 23 étages- deux mois avant sa mise en service.
La passerelle, qui reliait le quai au Queen Mary II en cale sèche aux Chantiers, s'était effondrée, précipitant dans le vide après une chute de 18 mètres les 45 personnes qui la traversaient.
Huit salariés des Chantiers de l'Atlantique et d'Endel, poursuivis pour "homicides et blessures involontaires", avaient été relaxés en première instance, provoquant la colère des parties civiles.
L'amende infligée aux deux sociétés par le tribunal correctionnel avait été de 177.500 euros chacune. Elles avaient également été condamnées à verser 9,5 millions d'euros de dommages et intérêts à plus de 100 parties civiles.
Les avocats des deux entreprises s'étaient mutuellement rejeté la faute de l'accident, mais le tribunal avait notamment retenu le "défaut d'organisation dans la chaîne des contrôles" pour les Chantiers et le fait que la passerelle "n'avait pas été construite dans les règles de l'art" pour Endel.
Le parquet avait annoncé son intention de faire appel du jugement car il avait requis plus de 300.000 euros d'amende à l'encontre de chacune des deux sociétés et jusqu'à trois ans de prison avec sursis (trois ans fermes encourus) pour leurs employés.
Le procès est prévu pour durer deux semaines. Les parties civiles espèrent que le jugement sera rendu avant l'été.