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Infographie : La carte des mausolées attaqués en Tunisie

Le mausolée de Sidi Bou Saïd, en Tunisie, a été ravagé par un incendie, samedi soir. Cet édifice religieux, inscrit patrimoine mondial de l'Unesco, est le dernier d’une série de lieux saints soufis à être détruits par des islamistes radicaux.

Haut lieu du tourisme tunisien situé dans un village cossu au nord de la capitale, Tunis, le mausolée de Sidi Bou Saïd a été incendié le 12 janvier au soir. Les habitants de la bourgade ont laissé éclater leur colère, dimanche, en défilant dans les rues et en accueillant vertement la délégation officielle, menée par le président de la République, Moncef Marzouki, au moment où elle visitait les lieux (voir vidéo).

Le ministre de la Culture, Mehdi Mabrouk, a annoncé le démarrage de travaux de restauration du mausolée de Sidi Bou Saïd, classé depuis 1985 au patrimoine mondial de l’Unesco, et promis une "stratégie de valorisation des mausolées et des zaouïas". De son côté, le maire de Sidi Bou Saïd, Mohamed Raouf Dakhlaoui, promet que les habitants de la ville prendront en charge eux-mêmes la rénovation et la surveillance du mausolée.

Depuis la chute de Ben Ali, il y a deux ans, les attaques contre les mausolées et les lieux de culte des confrérie soufies, très nombreux en Tunisie, sont dans la ligne de mire de la frange extrême de l’islam rigoriste. La prière des saints est une hérésie à leurs yeux. C’est le même positionnement religieux qui pousse le mouvement djihadiste Ansar Dine à saccager des mausolées à Tombouctou, au Mali. L’association Touensa, créée en janvier 2011 pour l’"éveil et la vigilance citoyenne", dénonce "une volonté clairement exprimée de s’attaquer au patrimoine culturel des Tunisiens et à leurs croyances et, par là, à la culture tunisienne même", et publie une liste de zaouïas, maqams et caveaux qui ont été attaqués ces derniers mois.