
Matthieu Mabin et Julien Sauvaget, envoyés spéciaux de FRANCE 24 au Mali, se sont rendus à Sévaré, à quelques kilomètres de la ligne de front. Reportage.
La ville de Sévaré a échappé de peu à l’offensive islamiste. C’est là, à quelques encablures de Mopti, que se trouve le plus important aéroport de la région. L’armée nationale malienne sillonne les rues désormais calmes de la bourgade. À quelques kilomètres de la petite ville se trouve la ligne de front où les hélicoptères français et maliens pilonnent les colonnes islamistes. Les journalistes ne sont pas autorisés à s’y rendre. C'est une guerre sans images qui se joue au Mali.
À Sévaré, on a conscience d'être passé très près de l'arrivée des djihadistes. Un Français, expatrié depuis 20 ans au Mali, y a trouvé refuge après avoir fui les combats dans le Nord, avec sa femme malienne et ses enfants. Pour lui, l’intervention française est salutaire. "Il me semble que l’armée française a sauvé le Mali. […] L’armée malienne était complètement submergée. À mon avis, l’objectif des islamistes n’était pas de descendre sur Ségou ni sur Bamako mais de prendre l’aéroport de Sévaré pour rendre impossible toute intervention de la Cédéao [Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, NDLR]", déclare-t-il, interrogé par FRANCE 24.