Les Touareg du MNLA ont annoncé leur soutien à l’armée française pour lutter contre les groupes islamistes armés dans le nord du pays. Forts de leur connaissance du terrain, les Touareg se disent prêt à "faire le travail au sol".
Les rebelles séparatistes touareg du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) se sont dits prêts à soutenir l’intervention française au Mali en combattant les djihadistes dans le nord du pays.
L’appui des Touareg du MNLA pourrait être une aide précieuse à une offensive internationale dans le nord du Mali contre des rebelles islamistes extrêmement mobiles qui connaissent parfaitement la zone. "Leur soutien et leur connaissance du terrain sont indispensables à l’armée malienne et à la force internationale", affirmait à FRANCE 24 en novembre dernier Philippe Hugon, directeur de recherche en charge de l’Afrique à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris).
"Nous sommes prêts à aider, nous sommes déjà impliqués dans la lutte contre le terrorisme", a déclaré à l’AFP Moussa Ag Assarid, l’un des leaders du MNLA, joint par téléphone dans le nord du Mali. "Nous sommes en mesure d’accomplir le travail au sol. Nous avons des hommes, des armes et, par dessus tout, le désir de libérer l’Azawad [dénomination touareg de la zone nord du Mali, NDLR] du terrorisme".
Le MNLA a pourtant indirectement participé à l'installation des islamistes dans le nord du pays. En janvier 2012, le mouvement s'était allié aux islamistes d’Ansar Dine pour lancer une offensive contre plusieurs camps de l’armée malienne dans le nord du pays. Mal équipés et dépassés, les soldats maliens avaient rapidement fui leurs positions.
Le MNLA doublé par les djihadistes dans le Nord
En mars, le président Amadou Toumani Traoré a été destitué par un groupe de militaires pour "palier à l’incapacité du chef de l'État à gérer la crise dans le nord du pays". Le chaos qui s’ensuit permet aux Touareg de multiplier leurs conquêtes et d’asseoir leur autorité sur le nord du pays. En avril, le MNLA déclare la fin de son offensive et annonce l’indépendance de la zone nord du Mali.
Rapidement cependant, des dissensions éclatent entre le MNLA et Ansar Dine, allié à d’autres groupes islamistes, notamment le Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). À leur tour, les différents groupes djihadistes prennent peu à peu le contrôle du Nord. Ils y appliquent la charia dans son interprétation la plus radicale, coupant les mains de ceux qu'ils considèrent comme des voleurs, lapidant les couples qu'ils jugent illégitimes et détruisant des mausolées.
Considérablement affaibli, le MNLA entame, en décembre dernier, des négociations de paix avec les autorités maliennes, acceptant notamment de renoncer à ses prétentions séparatistes pour revendiquer une simple autonomie de l’Azawad.
Avec dépêches