
Le recours de la Française, condamnée à 60 ans de prison pour enlèvements, est examiné ce mercredi par la Cour suprême du Mexique. Deux nouveaux juges et le départ de l'ex-président Calderon, hostile à sa libération, lui redonnent espoir.
Florence Cassez pourrait-elle être libérée ? La Cour suprême du Mexique doit rééxaminer le recours de Florence Cassez ce mercredi en vue d'une proposition d'annulation de la condamnation de la Française, emprisonnée au Mexique depuis sept ans et condamnée à 60 ans de réclusion pour enlèvements.
Et cette fois-ci, la donne pourrait être différente : la fin du mandat du président Calderon, hostile à la remise en liberté de la Française, et le renouvellement, en novembre, de deux juges de la Cour - dont l'un en remplacement d'un magistrat qui avait voté contre sa libération en mars 2012 - suscitent l'espoir.
Interrogé à l'époque par l'AFP, l'avocat mexicain de Florence Cassez, Me Agustin Acosta, avait estimé que ces changements "signifiaient un renouvellement fondé de l'espoir de la défense".
La crainte d'un nouveau "21 mars 2012"
Cet ultime recours de Florence Cassez avait déjà été refusé le 21 mars 2012 par la plus haute instance juridictionnelle mexicaine. La proposition de libération immédiate de la Française n'avait recueilli que deux voix sur cinq, celle des juges Arturo Zaldivar et Olga Sanchez, contre trois nécessaires pour dégager une majorité.
Pourtant, les cinq juges de la première chambre avait relevé, à l'unanimité, de graves violations des droits de la défense au cours de l'instruction.
La Française, qui a toujours clamé son innocence, avait vu sa condamnation confirmée par la justice ordinaire mexicaine en février 2011, avec le rejet de son pourvoi en cassation après deux autres jugement défavorables en avril 2008 et mars 2009.
Crise diplomatique franco-mexicaine
Âgée aujourd'hui de 38 ans, Florence Cassez avait été arrêtée avec son ex-compagnon mexicain Israel Vallarta en décembre 2005. L'agence fédérale d'investigation avait ensuite présenté un montage filmé d'une prétendue arrestation en direct dans le ranch de Vallarta, avec libération de trois otages.
L'affaire Cassez avait provoqué une crise diplomatique entre la France et le Mexique en février 2011, avec l'annulation de l'Année du Mexique en France par les autorités mexicaines, en réponse à la décision du président Nicolas Sarkozy de consacrer cet événement à la prisonnière.
Son successeur à la tête de l'État français, François Hollande, a évoqué l'affaire Cassez en octobre dernier, lors de la visite en France du nouveau président du Mexique Enrique Peña Nieto, qui a pris ses fonctions le 1er décembre. François Hollande a affirmé à cette occasion que la France faisait "confiance à la Cour suprême pour en terminer avec cette situation douloureuse".
FRANCE 24 avec dépêches