Un double attentat-suicide a été perpétré jeudi soir à Quetta dans le sud-ouest du Pakistan, visant successivement un marché puis un club de billard très fréquenté. Au moins 90 personnes sont mortes et 121 autres blessées.
Une série d'attentats jeudi à Quetta, dans le sud-ouest du Pakistan, a fait au total 92 morts, dont 81 dans un établissement fréquenté par les membres de la minorité chiite, a annoncé la police.
Une première attaque à la bombe a coûté la vie à onze personnes et fait 27 blessés sur un marché très fréquenté de cette ville, capitale du Baloutchistan, une province pauvre limitrophe de l'Iran : l'engin explosif avait été placé sous un véhicule des Frontier Corps, une unité paramilitaire.
Puis, dans la soirée, un double attentat a visé un club de billard bondé dans un autre quartier, en majorité chiite, ont déclaré les autorités locales.
Il a fait 81 morts, dont "neuf membres du personnel de police" et un caméraman d'une chaîne de télévision locale, ainsi que 121 blessés, a dit au cours d'une conférence de presse à Quetta un haut responsable de la police, Mir Zubair Mehmood, qui n'a pas exclu que ce bilan puisse encore s'alourdir.
Le premier kamikaze a fait exploser sa charge dans le club et dix minutes plus tard, une fois que les policiers, les secouristes et les journalistes étaient arrivés sur place, le deuxième kamikaze a fait sauter sa voiture piégée devant l'établissement, a expliqué à l'AFP Mir Zubair Mehmood.
Avec ces charges explosives de "forte puissance", ils ont délibérément visé un quartier dont les habitants appartiennent surtout à la minorité chiite du Pakistan (environ 20% des 180 millions d'habitants, en majorité sunnites), a expliqué le haut responsable local, Akbar Durrani.
Ce double attentat n'a pas pour le moment été revendiqué.
Il s'agit de l'attaque-suicide la plus sanglante au Pakistan depuis que deux kamikazes ont causé la mort de 98 personnes en actionnant leurs charges explosives à l'extérieur d'un centre de formation de la police à Shabqadar, une ville du Nord-Ouest, le 13 mai 2011, peu après que des militaires américains eurent tué sur le sol pakistanais Oussama Ben Laden, le chef d'Al-Qaïda.
Repaire de divers groupes islamistes et indépendantistes, le Baloutchistan est régulièrement ensanglanté par des violences dues à des rebelles ou des conflits interconfessionnels notamment.
AFP