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Échauffourées entre ouvriers en grève et police dans la région du Cap

Les forces de l'ordre sud-africaines ont usé de balles en caoutchouc pour disperser une manifestation d'ouvriers agricoles en grève à De Doorns, dans la région du Cap. Les ouvriers réclament un salaire minimum de 150 rands (13 euros) par jour. 

Des échauffourées ont opposé la police à des ouvriers agricoles en grève mercredi 9 janvier dans la région du Cap. La police a tiré des balles en caoutchouc pour les disperser. Au moins 44 manifestants ont été arrêtés, et un policier légèrement touché par un jet de pierre.

Le mouvement de grève, qualifié de sauvage par les autorités car il ne respecte par les règles imposées par le droit du travail sud-africain, a été initié en novembre. Les ouvriers agricoles, dont beaucoup sont des saisonniers, réclament un salaire minimum de 150 rands (13 euros) par jour. Il est actuellement de 69 rands (six euros).

Suspendue en décembre suite à la mort de deux ouvriers dans des heurts avec la police, la grève a repris ce mercredi dans la région du Cap occidental, productrice de vin, de fruits et de légumes, largement exportés, y compris vers l'Europe. Le gouvernement refuse jusqu'à présent d'intervenir, arguant du fait que la loi prévoit que le salaire minimum ne peut être relevé qu'une fois par an, et que la dernière augmentation date de mars 2012.

"Travail d'esclaves"

Mercredi matin, les incidents les plus graves se sont déroulés aux abords de la localité de De Doorns. Plus de 3 000 grévistes se sont regroupés en dehors de la ville, sur la principale voie rapide. D'importantes forces de police se sont positionnées face à eux, à pied et en véhicules anti-émeute, pour leur interdire l'accès au centre-ville. Des affrontements ont opposé les deux groupes pendant près de deux heures. Les manifestants ont lancé des pierres sur les forces de l'ordre, qui ont répliqué par des tirs de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogène.

D'autres incidents mineurs se sont déroulés dans la région. A Wolseley, à 60 kilomètres de De Doorns, la police a également empêché des grévistes de pénétrer en ville.

Les manifestants brandissaient des pancartes comparant leur situation à celle des employés noirs sous l'apartheid, le régime raciste aboli en 1994. La grande confédération syndicale sud-africaine Cosatu, alliée au pouvoir, a de son côté demandé aux consommateurs de boycotter les produits agricoles obtenus par "du travail d'esclaves".

L'Afrique du Sud observe avec inquiétude ce conflit, trois mois après les grèves sauvages des mineurs en août et septembre, qui s'étaient soldées par une soixantaine de morts, dont 34 grévistes abattus par la police à Marikana.

FRANCE 24 avec dépêches