
Alors que les rebelles du Séléka poursuivent leur offensive à la veille de l’ouverture des négociations avec le gouvernement centrafricain, certains ont créé leur propre mouvement de défense à Bangui. Une initiative qui ne fait pas l'unanimié.
C’est une nouvelle démonstration de force. Alors que des négociations doivent s’ouvrir au Gabon ce mardi 8 janvier, les rebelles du Séléka ont pris, le 4 janvier, deux nouvelles villes Alindao et Kouango au centre du pays.
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Mais d’après le premier ministre centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, lesdites négociations ne sont pas mises en péril par cette nouvelle avancée du Séléka. "Le président de la République, le gouvernement, nous sommes en train de travailler aujourd'hui pour nous préparer à la rencontre de Libreville parce que nous voulons la paix dans notre pays. Nous voulons une République centrafricaine unie derrière ses dirigeants", a-t-il déclaré lors d’une manifestation pour la paix.
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En attendant, la situation en Centrafrique continue de se détériorer jour après jour. Signe que l’anarchie s’installe progressivement, un couvre-feu vient d’être instauré pour limiter les débordements. Mais à Bangui, certains ont décidé de s’unir afin de sécuriser la ville par eux-mêmes. Ils se font appeler les jeunes patriotes centrafricains.
Les rebelles centrafricains de la Séléka sont à 12 kilomètres de Damara, une ville située à 75 km au nord de Bangui considérée comme le dernier verrou protégeant la capitale et où est stationnée la force d'interposition d'Afrique centrale, a déclaré à l'AFP le ministre de l'Administration territoriale Josué Binoua.
Par ailleurs, le président François Bozizé a reçu le renfort d'un important contingent de soldats sud-africains. Le contingent, composé de 200 militaires "bien équipés", est basé non loin de la résidence du président, selon une source militaire.
Bien décidés à inscrire leur mouvement dans la durée, les jeunes patriotes centrafricains disent n’utiliser ni armes ni machettes. "Notre seule présence suffit, notre arme c’est notre propre barrière", affirme l’un d’entre eux depuis leur QG de fortune installé dans une paillote au cœur du quartier de Boyrabé. Leur but : débusquer "les complices de notre ennemi juré qui est le Séléka."
Malgré leur volonté affichée de défendre la population, selon notre correspondante RFI pour FRANCE 24, des témoins accusent les jeunes patriotes d’être armés et de profiter de la situation pour les racketter. "Nous allons mettre en place des comités de vigilance dans les quartiers et alléger le dispositif de nos barrières car nous pensons que les choses vont revenir à la normale progressivement", défend toutefois le leader du mouvement qui, lui aussi, attend beaucoup des négociations de Libreville.
La situation centrafricaine est d’autant plus urgente que les conditions sanitaires se dégradent et les menaces de pénurie commencent à planer, particulièrement dans les villes du centre du pays.