Selon le classement du CEBR, un think tank britannique, la France devrait perdre une place sur l'échiquier économique mondial en 2013, passant à la sixième place, derrière le Royaume-Uni.
Outre-Manche, les prévisions économiques de 2013 pour la France sont des plus pessimistes. Selon le Centre for Economics and Business Research (CEBR), un think tank britannique qui a publié mercredi son classement annuel des économies mondiales selon le Produit intérieur brut (PIB), la France va perdre une place au profit du Royaume-Uni en 2013.
En cause :"les taxations à 75 % (sur les revenus d'activité supérieurs à un million d'euros par an, NDLR) mises en place par le président François Hollande et la dépréciation de l’euro qui poussent la France vers le bas", estime Douglas Mc William, PDG du CEBR. La différence reste néanmoins mineure entre un PIB à 2 540 milliards de dollars pour la France en 2013, contre 2 578 milliards pour le Royaume-Uni.
Ce n’est pas la première fois que l’économie du voisin britannique prend de l’avance, puisqu’en 2007 elle avait déjà légèrement devancé celle de l’Hexagone avant de repasser derrière. Cependant le CEBR annonce une régression durable pour la France qui pourrait tomber, selon lui, de la 5e économie mondiale en 2012 à la 9e en 2022.
Interviewé par FRANCE 24, Charles Davis, chargé des études macroéconomiques du CEBR, estime néanmoins que la régression de la France est moins le fait des choix économiques de son gouvernement que le signe "d’un malaise beaucoup plus large qui sévit à travers la zone euro".
Les pays européens soufflés par la crise
Autre victime de la crise en Europe : l’Italie, qui pourrait être rétrogradée de la 8e à la 13e place dans la prochaine décennie. D’ici à 2022, "l’économie italienne ne sera pas loin de passer derrière celle des puissances émergentes telles que la Turquie et le Mexique", prédit le rapport.
Le Royaume-Uni pourrait, quant à elle, tomber de la 6e à la 8e place, tandis que l’Allemagne, qui conserve sa quatrième place en 2013 avec un PIB de 3 354 milliards de dollars, pourrait chuter à la 6e place en 2022.
Le classement du CEBR confirme l’avance du trio de tête - États-Unis, Japon, Chine - pour les 10 ans à venir, tout en estimant que la Chine devrait réduire sensiblement l’écart avec le géant américain. "La Chine, qui pèse aujourd'hui 53 % de l'économie américaine, grimpera à 83 %", relève le think-tank.
À l’horizon 2022, les Brics remonteront haut dans le classement. L’Inde qui figure à la 10e place en 2012, pourrait ainsi passer au 4e rang, suivie immédiatement par le Brésil. Le géant sud-américain pourrait prendre, lui, la 5e place du classement, même s’il ne réitérera pas en 2013 - en raison de la faiblesse du real - l’exploit de doubler le Royaume-Uni comme il l’avait fait en 2011.
"Il est absolument essentiel que les économies européennes prennent la mesure de l’essor rapide des marchés émergents et comprennent la nécessité de changer de politique afin de rester compétitif sur la scène économique mondiale", conclut Charles Davis.