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Shinzo Abe officiellement nommé Premier ministre du Japon

Le conservateur Shinzo Abe a été nommé mercredi Premier ministre, dix jours après la victoire du Parti libéral démocrate à un scrutin législatif anticipé. Il prend la tête d'un pays en proie à de fortes tensions territoriales avec Pékin.

Shinzo Abe a été officiellement nommé ce mercredi Premier ministre par la chambre
basse de la Diète, le parlement japonais, dans un contexte marqué par une déflation persistante et de fortes tensions territoriales avec la Chine.

A 58 ans, Shinzo Abe, dont le Parti libéral démocrate (PLD) a largement remporté les élections législatives du 16 décembre, prône une politique d'assouplissement monétaire plus agressive, un objectif d'inflation à 2% et une hausse des dépenses d'investissement afin de tourner la page de 15 années de déflation.

Shinzo Abe retrouve le poste de Premier ministre cinq ans après sa démission soudaine en septembre 2007 à la suite d'une série de scandales et de problèmes de santé. A son arrivée au pouvoir en septembre 2006, ce petit fils de Premier ministre
était devenu à 52 ans le plus jeune chef de gouvernement japonais depuis la Seconde Guerre mondiale.

"Je veux tirer les leçons de l'expérience de mon précédent gouvernement, y compris les échecs, et viser un gouvernement stable", a-t-il déclaré mercredi à la presse en pénétrant dans l'enceinte du parlement.

Conformément à ce qu'annonçait la presse japonaise, l'ancien Premier ministre Taro Aso, âgé de 72 ans, a été nommé ministre des Finances.

L'ancien ministre des services financiers Toshimitsu Motegi s'est vu voir confier le poste de ministre du Commerce et de l'Industrie. Il devrait également être chargé des questions liées à l'énergie du pays, tout particulièrement à l'énergie nucléaire un an et demi après la catastrophe de Fukushima.

Fumio Kishida prend le ministère des Affaires étrangères, un poste sensible au moment dans cette période de tensions entre Tokyo et Pékin. Itsunori Onodera est nommé lui à la tête du ministère de la Défense.

Contentieux

Tout au long de la campagne, Shinzo Abe, réputé pour être un "faucon" en matière de politique étrangère, s'est engagé à faire respecter la souveraineté territoriale du Japon après une année marquée par des tensions avec la Chine.

Des contentieux éclatent régulièrement entre les deux pays voisins au sujet d'un chapelet d'îles proche de Taïwan que les Chinois appellent Diaoyu et les Japonais Senkaku, situées dans des eaux riches en poissons et ressources gazières.

A son arrivée au pouvoir en 2006, Shinzo Abe s'était rendu en Chine pour son premier déplacement à l'étranger. Cette fois-ci, il a indiqué qu'il réserverait aux Etats-Unis sa
première visite à l'international.

Shinzo Abe pourrait être tenté de mettre au second plan les sujets de contentieux et choisir de se focaliser sur l'économie nippone, qui subit sa quatrième récession depuis 2000, avant l'élection des membres de la Chambre haute prévue en juillet.

Le PLD et son allié, le parti Nouveau Komeito, ont remporté deux tiers des 480 sièges de la Chambre des représentants, la chambre basse de la Diète, à l'issue du scrutin du 16 décembre. Ils peuvent de fait promulguer des lois rejetées par la Chambre
des conseillers, la chambre haute, où ils ne disposent pas de la majorité.

Mais face à ce système pesant, le PLD devrait tout faire pour obtenir la majorité à la chambre haute en juillet pour sortir définitivement le pays de l'instabilité politique qui a
vu les gouvernements se succéder depuis 2006 en raison de blocages politiques.

Le nouveau gouvernement prévoit d'ores et déjà de soumettre fin janvier un budget supplémentaire pour l'année fiscale en cours.

Reuters

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