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Centrafrique : les rebelles du Séléka demandent l'arrêt des hostilités

La rébellion centrafricaine, qui a pris les armes le 10 décembre, a déclaré "l'arrêt de ses opérations" en vue de préparer une réunion à Libreville. Bangui demande le retrait des rebelles dans les localités occupées pour favoriser le dialogue.

Alors que la rébellion centrafricaine a décrété lundi "l’arrêt de ses opérations", Bangui s’est dit prêt à ouvrir le dialogue avec la coalition rebelle, à condition que celle-ci se retire des positions conquises depuis le 10 décembre. Coalition de plusieurs factions, le Séléka ("alliance") menace de renverser le gouvernement du président François Bozizé, exigeant "le respect" de différents accords de paix signés entre 2007 et 2011.

La rébellion déclare "l’arrêt des opérations"

Le Séléka a déclaré lundi 24 décembre "l'arrêt de ses opérations" et demandé au président centrafricain François Bozizé un cessez-le-feu "en vue de favoriser la préparation du dialogue", se déclarant prêt à ouvrir un couloir humanitaire aux ONG.

La rébellion "se tient à la disposition des ONG afin d'organiser l'accès aux prisonniers" de l'armée régulière. Elle dit détenir "39 éléments (...) faits prisonniers de guerre".

Dimanche, le Séléka, qui a repris les armes il y a 15 jours pour réclamer le respect de différents accords de paix entre 2007 et 2011, a pris le contrôle de Bambari - importante ville du centre sud - malgré sa promesse de "geler les opérations pour permettre le dialogue". Ils ont également fait fi de la proposition des chefs d'État d'Afrique centrale réunis à N'Djamena et qui ont demandé vendredi que les accords soient renégociés à Libreville, au Gabon, "sans délai".

Le Séléka avait déjà affirmé avoir pris deux nouvelles villes dans la région de Bambari, et la rébellion tient toujours la ville diamantifère de Bria (centre), ainsi que plusieurs localités du nord.

À l'issue du sommet de N'Djamena, au Tchad, les chefs d'État avaient demandé au Séléka de se retirer "sous une semaine" des positions conquises. Ils ont essuyé un refus de la rébellion qui demande un cessez-le-feu et des garanties.

Bangui prêt à négocier sous condition

Lundi, le gouvernement centrafricain s'est dit prêt à dialoguer avec la rébellion mais toujours sous la condition d'un retrait des insurgés des positions conquises depuis le 10 décembre.

"Le gouvernement (...) reste disponible pour le dialogue à Libreville (prôné par les chefs d'État d'Afrique centrale vendredi, ndlr) dès que le retrait des rebelles des localités occupées sera effectif", a affirmé le ministre de l'Administration du Territoire, Josué Binoua, dans un communiqué.

"Le gouvernement demande par conséquent aux rebelles de cesser instamment les hostilités et de se retirer des localités occupées pour donner toutes les chances au dialogue de Libreville", poursuit-il dans ce texte.

Le Séléka, qui a conquis trois nouvelles localités depuis samedi - dont l'importante ville de Bambari -, a affirmé que ses actions étaient une réponse aux "provocations" de l'armée régulière, refusant de quitter ses positions sans cessez-le-feu préalable.

Dans un communiqué publié dimanche, le Séléka a de nouveau demandé au président centrafricain François Bozizé un cessez-le-feu "en vue de favoriser la préparation du dialogue (...) prévu à Libreville". Il a affirmé stopper ses opérations sur les positions conquises afin de permettre l'ouverture d'un couloir humanitaire pour les organisations non gouvernementales.

FRANCE 24 avec dépêches