Le directeur général du groupe automobile Opel, Hans Demant, a évoqué l'idée d'une fermeture d'usines en Allemagne pour sauver le groupe. "Nous voulons essayer de toutes nos forces d'éviter des fermetures", a-t-il pourtant précisé.
AFP - Le directeur général du groupe automobile Opel, Hans Demant, a évoqué la possibilité d'une fermeture d'usines en Allemagne pour sauver le groupe, dans une interview parue samedi.
"Si l'on réfléchit purement en termes de coûts de fonctionnement, et non en terme d'emplois et de destins concernés, il serait bien sûr sensé" de fermer des sites de production, a déclaré M. Demant au magazine Wirtschaftswoche à paraître lundi.
"Nous voulons essayer de toutes nos forces d'éviter des fermetures (de sites). Quant à savoir si l'on va y arriver, on verra", a ajouté M. Demant.
Il a assuré qu'Opel allait "tout mettre en oeuvre pour empêcher" de telles fermetures, en réponse à une question sur celles évoquées dans la presse des sites allemands de Rüsselsheim, Bochum et Eisenach.
Sont envisagées des "compressions de coûts salariaux" et "la suppression de certains postes et certaines organisations", "ce sont des mesures douloureuses, nous en sommes conscients", a dit M. Demant.
Le magazine Der Spiegel avait évoqué une possible suppression d'un cinquième des quelque 50.000 emplois d'Opel en Europe.
Citant le chef du comité d'entreprise d'Opel, Klaus Franz, le quotidien Bild affirme samedi que le personnel d'Opel envisage "une action commune avec les 2.000 concessionnaires (du groupe) pour acquérir 25% d'un groupe européen Opel AG". Le personnel serait prêt à renoncer à une partie de son salaire pour financer le projet.
Selon le directeur général d'Opel, "un dépôt de bilan n'est pas une alternative" pour Opel, qui mène "des discussions très constructives avec Berlin" pour obtenir des aides d'Etat.
Opel réclame 3,3 milliards d'euros à l'Etat allemand pour éviter la faillite dans le cadre d'un plan de sauvetage présenté fin février, qui prévoit aussi une plus grande autonomie vis-à-vis de la maison mère de Detroit, General Motors.
M. Demant a indiqué "qu'il ne s'agit pas d'injecter de l'argent dans Opel, mais d'accorder des garanties limitées dans le temps".
Berlin s'est récemment donné plusieurs semaines pour décider d'accorder ou non une aide à Opel, qui emploie près de 26.000 personnes en Allemagne.
"Laisser mourir Opel serait plus qu'une erreur: ce serait un échec inacceptable du gouvernement", a estimé le ministre social-démocrate du Travail, Olaf Scholz, dans le journal Bild am Sonntag à paraître dimanche.
Cela aurait des conséquences chiffrées en "milliards" d'euros de coûts, a-t-il ajouté, en invitant la chancelière Angela Merkel à promettre aux salariés d'Opel qu'ils peuvent "compter sur le gouvernement".