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Washington reconnaît la Coalition de l'opposition syrienne

Dans une interview accordée à la chaîne ABC, Barack Obama dit reconnaître la nouvelle Coalition de l'opposition syrienne comme la "représentante légitime" du peuple syrien, accentuant ainsi la pression diplomatique qui pèse sur Bachar al-Assad.

Le président Barack Obama a annoncé mardi que les Etats-Unis reconnaissaient à leur tour la nouvelle Coalition de l'opposition syrienne comme "représentante légitime" des Syriens, tandis que Washington a placé sur sa liste noire un groupe lié à Al-Qaïda opérant dans le pays.

"Nous avons décidé que la Coalition de l'opposition syrienne rassemblait désormais suffisament (de groupes), reflétait et représentait suffisament la population syrienne, pour que nous la considérions comme la représentante légitime des Syriens", a déclaré M. Obama dans un entretien à la chaîne de télévision américaine ABC.

La France avait été le mois dernier le premier pays occidental à reconnaître formellement la Coalition, qui regroupe depuis un mois plusieurs groupes d'opposition au régime du président Bachar al-Assad, comme le seul représentant légitime des Syriens. Le gouvernement britannique, la Turquie et le Conseil de coopération du Golfe lui avaient emboîté le pas.

Plus tôt mardi, Washington a placé sur sa liste noire antiterroriste le Front al-Nosra, un puissant groupe de jihadistes en Syrie affilié à Al-Qaïda.

"Il y a une petite partie des opposants au régime Assad qui sont liés à Al-Qaïda en Irak, et nous les avons désignés comme une organisation terroriste", a souligné M. Obama sur ABC.

Les Américains insistent sur le fait que ces jihadistes d'al-Nosra ne représentent en aucun cas la "volonté du peuple syrien", alors que le pays est depuis 21 mois en proie à une révolte populaire contre le régime syrien qui s'est militarisée et a fait plus de 40.000 morts.


Toujours pas de fourniture d'armes

"La vision violente et sectaire d'Al-Nosra est en contradiction avec les aspirations du peuple syrien", a répété mardi la porte-parole du département d'Etat Victoria Nuland, ajoutant que "les extrémismes et les idéologies terroristes n'(avaient) pas leur place dans la Syrie de l'après Assad".

L'inscription par le département d'Etat du Front al-Nosra sur sa liste noire d'"organisation terroriste étrangère" et les sanctions financières du Trésor visent donc un double objectif selon le gouvernement américain: "Soutenir les aspirations légitimes du peuple syrien qui tente de se libérer de l'oppression du régime d'Assad" et "contrecarrer l'entreprise d'Al-Qaïda pour subvertir l'opposition syrienne", a expliqué le Trésor.

Le Front al-Nosra, inconnu avant le début de la révolte syrienne en mars 2011, est désormais présent sur la quasi totalité des fronts. Il a revendiqué la plupart des attentats suicides perpétrés dans plusieurs régions syriennes, en particulier à Damas.

Malgré la reconnaissance de la Coalition, les Etats-Unis n'ont pas l'intention de lui fournir des armes, ont par ailleurs indiqué des responsables de l'administration Obama.

Pour l'instant, Washington s'en tient à une assistance humanitaire de 200 millions de dollars et à l'acheminement d'une aide "non létale" aux rebelles, excluant officiellement toute livraison d'armes.

L'annonce du président américain intervient à la veille de la réunion internationale des "Amis de la Syrie" mercredi à Marrakech (Maroc), où sera présent le numéro deux du département d'Etat, William Burns, la chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton étant souffrante.

Le groupe des "Amis du peuple syrien" rassemble plus d'une centaine de pays arabes et occidentaux, d'organisations internationales ainsi que des représentants de l'opposition syrienne. La réunion de Marrakech sera sa 4e au niveau ministériel, la première depuis celle de Paris en juillet.
 

AFP