Le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, juge "indécent", compte tenu "de l'environnement économique du moment", l'attribution de centaines de milliers de stock-options aux dirigeants de la Société générale.
AFP - L'octroi de milliers de stock-options aux dirigeants de la Société Générale est "indécent" et "contradictoire avec le mode de gouvernance" proposé par le Medef, a déclaré vendredi le porte-parole du gouvernement Luc Chatel sur Europe 1.
"Quand j'ai entendu cela, j'ai trouvé cela indécent", a réagi Luc Chatel, "parce que dans le contexte actuel, (...) chaque acteur, chaque partenaire social se doit d'envoyer des messages constructifs".
"Ce type d'attribution de stock-options en ce moment me paraît un peu contradictoire avec le mode de gouvernance qui a été proposé par le Medef et l'Afep (Association française des entreprises privées, ndlr) il y a quelques semaines et validé par 94% des entreprises", a ajouté le porte-parole du gouvernement.
La Société Générale a annoncé mercredi l'attribution de 70.000 stock-options à son président Daniel Bouton et 150.000 au directeur général, Frédéric Oudéa. Didier Alix et Séverin Cabannes, directeurs généraux délégués, se sont vu attribuer 50.000 stock-options chacun.
Sous la pression du gouvernement, le Medef et l'Afep ont adopté en octobre un "code d'éthique" sur l'indemnisation et le cumul des mandats des dirigeants d'entreprises. Début janvier, ce code avait été adopté par la quasi totalité des grandes entreprises françaises cotées en Bourse.
Pour M. Chatel, selon ce code, les entreprises doivent tenir compte "de l'environnement économique du moment" et "de l'ensemble des salariés : si les dirigeants s'en versent, il y a un plan pour l'ensemble des salariés." a-t-il observé.