Six ans jour pour jour après les premiers bombardements américains sur l'Irak, alors dirigé par Saddam Hussein, la violence tend à diminuer dans le pays. Mais les conditions de vie de la population restent très difficiles.
AFP - Les Irakiens luttent toujours au quotidien contre les épreuves et les violences, s'est inquiété jeudi à Bagdad le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) Jakob Kellenberger, à la veille du sixième anniversaire de l'invasion américaine de l'Irak.
"Des millions de civils affrontent encore des épreuves au quotidien (...) Des attaques lancées sans discrimination continuent de faire chaque jour des dizaines de morts et de blessés, et ce, bien que les conditions de sécurité se soient améliorées dans de nombreuses régions", a déclaré M. Kellenberger, lors d'une visite de cinq jours dans le pays.
En 2008, 6.772 Irakiens (militaires, policiers et civils) ont péri dans les violences, contre 17.430 l'année précédente. Et les deux premiers mois de 2009, avec 449 morts irakiens, ramènent les violences au niveau de 2003, après la chute du régime de Saddam Hussein.
Les 140.000 soldats américains déployés en Irak devraient avoir quitté les villes et villages du pays dans les trois prochain mois, avant un désengagement total d'ici le 31 décembre 2011.
La situation humanitaire demeure critique dans de nombreuses régions du pays, malgré les efforts considérables déployés par les autorités irakiennes pour fournir des services de base tels que l'approvisionnement en eau et les soins de santé, a estimé M. Kellenberger. "Il faut poursuivre le travail (...) mais l'ampleur des besoins dépasse l'aide d'urgence que nous pouvons apporter", a-t-il souligné.
Le CICR indique qu'en 2008, il a aidé environ 4 millions de personnes à se procurer de l'eau potable, et plus de 500.000 personnes pour l'accès aux soins de santé et aux services d'urgence. Il a aussi apporté une assistance à plus de 100.000 personnes déplacées.
Selon M. Kellenberger, les visites aux détenus restent la priorité du CICR dans le pays, où ses délégués visitent régulièrement plus de 27.000 personnes incarcérées. Il a notamment insisté sur l'obligation des autorités de respecter les garanties judiciaires accordées aux détenus par le droit international.
M. Kellenberger a également encouragé les autorités à élucider le sort des personnes portées disparues à la suite des conflits successifs qui ont frappé le pays.
Lors de sa visite, le président du CICR a rencontré des responsables politiques et religieux à Bagdad et Najaf, notamment le Premier ministre Nouri al-Maliki et le chef de la diplomatie Hoshyar Zebari. Il a aussi visité la prison de Rusafa (Bagdad), où le CICR évalue régulièrement les conditions de détention de quelque 7.000 détenus.