Bien que la France ait convoqué, lundi, l'ambassadeur israélien pour demander des comptes sur l'extension des colonies juives à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, elle ne souhaite pas, pour l'heure, sanctionner Israël, a indiqué François Hollande.
La France espère que les nouvelles constructions annoncées vendredi par le gouvernement israélien dans des colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est ne se feront pas, a déclaré, lundi 3 décembre, le président français, François Hollande, à l'issue du sommet franco-italien à Lyon.
"Nous sommes préoccupés par les décisions annoncées, et qui, je l'espère, ne seront pas appliquées, d'installer 3 000 logements sur des zones qui ne sont pas celles qui sont prévues pour ce type de logements et qui mettraient en cause ce qui est la position fondamentale de la communauté internationale des deux États" israélien et palestinien, a affirmé le numéro un français.
La France ne veut néanmoins pas entrer dans une logique de sanctions à l’égard d’Israël, a précisé
François Hollande, qui souhaite un "travail de conviction". "Notre grande préoccupation, c'est l'installation de nouvelles colonies avec toutes les conséquences que cela pourrait avoir sur le processus de paix, a-t-il poursuivi. Mais le moment est important."
Les deux capitales européennes ont chacune souligné les "obstacles" qu'un tel projet fait peser sur une solution à deux États dans le conflit israélo-palestinien, sans toutefois envisagé de rappeler leurs ambassadeurs en Israël.
L’extension des colonies
Israël a annoncé, vendredi, son intention de construire 3 000 logements supplémentaires à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, notamment dans la zone dite E1, particulièrement controversée. Située entre Jérusalem et la colonie de Maalé Adounim, où Israël s'était engagé auprès des États-Unis à ne pas bâtir, cette zone, si elle est construite, rattacherait Maalé Adounim aux quartiers de colonisation de Jérusalem-Est, coupant la Cisjordanie en deux et compromettant la viabilité d'un futur État palestinien.
Cette décision a suscité des critiques internationales, y compris de Washington, soutien sans faille d'Israël, qui a estimé qu'elle faisait "reculer la cause de la paix" avec les Palestiniens.
En mesure de représailles à cette résolution, Israël a également annoncé, dimanche, le blocage temporaire du transfert à l'Autorité palestinienne de 460 millions de shekels (environ 92 millions d'euros) de taxes collectées par l'État hébreu.
"Obstacle à la solution de deux États"
Pour Londres, les nouvelles constructions annoncées "rendent potentiellement de plus en plus difficile à atteindre une solution basée sur deux États avec Jérusalem en capitale partagée".
"Si elle est confirmée, cette décision (de construction) serait grave. Elle constituerait un obstacle sérieux à la solution de deux États, en portant atteinte à la contiguïté territoriale d'un futur État palestinien", avait pour sa part déclaré, samedi, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius.
La France et la Grande-Bretagne n'ont cependant pas confirmé envisager jusqu'à présent le rappel de leurs propres ambassadeurs en Israël, ce qui constituerait un précédent dans les relations diplomatiques avec l'État hébreu.