On commence cette revue de presse internationale avec le rassemblement de dizaines de milliers d'Egyptiens, hier, place Tahrir au Caire, pour protester contre la décision de Mohamed Morsi de s'octroyer des pouvoirs exceptionnels.

C’est la plus forte mobilisation depuis l’élection de Mohamed Morsi en juin, et c’est à à la Une du journal égyptien Al Masry Al Youm, avec l’image de cette manifestation monstre qui en rappelle d’autres - c’était il y a bientôt deux ans, et les Egyptiens exigeaient alors le départ d’Hosni Moubarak.

L’ex-raïs auquel le nouveau président est de plus en plus souvent comparé ces jours-ci. Mohamed Morsi à qui ses compatriotes n’accordent désormais plus le bénéfice du doute, d’après le quotidien émirati Gulf News. «Le président égyptien croit peut-être réellement qu’en s’attribuant la quasi-totalité des pouvoirs, il accomplit ce qui est nécessaire pour préserver la démocratie», «mais le fait est que les Frères musulmans ont manqué à toutes leurs promesses depuis la chute de Moubarak il y a 22 mois». Gulf News relève également l’étrange concomitance entre l’attribution de nouveaux pouvoirs à Morsi et le succès que celui-ci vient de remporter dans sa médiation à Gaza.

Le département d’Etat américain tenterait ces derniers jours de diminuer l’impact de la demande des Palestiniens d’obtenir le statut d’Etat non-membre observateur à l’ONU. Une démarche évoquée ce matin par le journal conservateur israélien The Jerusalem Post, qui rapporte qu’Israël a décidé de jouer «profil bas» dans cette affaire. Le but de l’Etat hébreu serait de ne pas détourner l’attention de la violation des accords internationaux ainsi commise par les Palestiniens, dans la mesure où le processus de paix exige des parties prenantes de résoudre tous les litiges par la négociation.

Et si l’Etat hébreu se décidait à accepter l’existence d’un Etat palestinien? plaide même ce matin le quotidien de gauche Haaretz. «Qu’on leur donne un Etat», écrit le journal, en expliquant qu’un Etat palestinien, même géré en partie par le Hamas, pourrait être un partenaire plus fiable que deux autorités se combattant l’une l’autre, un partenaire plus fiable pour enfin parvenir à une coexistence avec Israël.

On passe au Venezuela, où le président du Venezuela Hugo Chavez a annoncé hier qu'il se rendait une nouvelle fois à Cuba pour le traitement de son cancer. Après avoir annoncé plusieurs fois sa guérison, Hugo Chavez aurait donc rechuté une nouvelle fois - en pleine campagne, d’ailleurs, pour les élections des gouverneurs, relève le journal d’opposition Tal Cual, qui évoque un «président invisible» depuis sa réélection, le 7 octobre dernier. Le journal s’indigne du secret maintenu autour de la maladie du président et du vide du pouvoir qui en découlerait.

A voir également ce matin, ce témoignage publié par le journal Le Monde d’un médecin qui en 13 ans a opéré plus de 40 000 femmes violées et mutilées en RDC. Le gynécologue Denis Mukwege dénonce depuis des années, au péril de sa vie, ce crime contre l’humanité qu’est l’utilisation du viol comme arme de guerre. Ce médecin, raconte comment, dans l’est du pays, «les groupes armés rivalisent de cruauté depuis de années, sophistiquent la torture, perfectionnent les supplices». «Je distingue leur signature dans les plaies des femmes», «les clitoris coupés, les seins les lèvres, les nez sectionnés». Le docteur Mukwege dit aussi sa lassitude de parler dans le vide, de citer des chiffres qui n’ont jamais secoué la volonté internationale: près de 500 000 femmes violées depuis 16 ans en République démocratique du Congo.

Le Monde qui vient de perdre son directeur des rédactions Erik Israelewicz, à l’âge de 58 ans.

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