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Au Caire, une foule compacte s'est retrouvée sur la place Tahrir mardi soir, pour manifester son opposition aux décrets du président Mohamed Morsi, qui renforcent les prérogatives du chef de l’État au détriment du pouvoir judiciaire.

Le centre du Caire s’est empli, mardi 27 novembre au soir, de milliers d’opposants qui demandent au président Mohamed Morsi d’abroger les décrets pris jeudi dernier, confèrant au chef de l'État les pleins pouvoirs face au système judicaire. La foule dense qui a occupé la place Tahrir et les avenues alentours, a repris en chœur les mêmes slogans qui étaient scandés il y a deux ans sur la même place : "Dégage, dégage", "À bas le régime".

#tahrir is absolutely packed with protesters. Quite an achievement for just 5months in office #morsi twitter.com/SherineT/statu…

— Sherine Tadros (@SherineT) Novembre 27, 2012

NB: From the #Tahrir stage man asked how many in the crowd were there for first time. Looked to me like about a quarter raised their hand.

— Barbara Ibrahim (@blibrahim) Novembre 27, 2012

La contestation s’en est également pris aux médias réputés soutenir le président Morsi, en particulier la chaîne qatarie Al-Jazira.

MustafaMahmoud march starts. Chanting: "Where are you nowAl Jazeera? The Egyptians are here"#egypt #AlJazeera #ikhwan

— Cressida Trew (@dadatrew) Novembre 27, 2012

Apparemment, Al Jazeera a classé l'Egypte dans le placard où se trouvait le Bahrein #Tahrir

— Papillon (@Papiillon) Novembre 27, 2012

Plusieurs corporations se sont regroupées au milieu de la foule : des avocats, ainsi que des artistes, partis de l’Opéra du Caire. Une foule dense sur deux kilomètres a convergé depuis le quartier de Shubra, dans laquelle figurait l’une des figures de l’opposition, Mohamed el-Baradei.

@elbaradei in #tahrir to chants of "there is no going back" twitter.com/seldeeb/status…

— Sarah El Deeb (@seldeeb) Novembre 27, 2012

Pour tenter de venir en aide aux femmes, nombreuses à craindre des agressions sur la place Tahrir, un compte Twitter @TahrirBodyguard s’était créé pour centraliser les appels au secours et venir en aide à celles qui se sentiraient menacées. Le compte a été cependant suspendu quelques heures après sa création et des femmes n'ont pu échapper à des actes de violence.

Keep Tahrir safe! RT @tahrirbodyguard We are building our network and need more followers to be effective #TahrirBodyguard

— Mona Eltahawy (@monaeltahawy) Novembre 27, 2012

Cas d'agressions sexuelles signales. Les medecins font fuir ces chiens en mettant le feu à du spray #tahrir

— vanessa descouraux (@vdesc) Novembre 27, 2012

De leur côté, les Frères musulmans, mouvance islamiste dont est issu le chef de l’État, avaient annulé leur appel à la mobilisation, ce mardi, signe que le gouvernement ne souhaite pas un affrontement direct dans la rue. Via Twitter, la confrérie a cherché cependant à minimiser l’influence du camp adverse.

Le compte des Frères musulmans @Ikhwanweb affirme : "Quand des Égyptiens ordinaires à travers le pays voient des "felouls" [anciens caciques du régime Moubarak] défiler sur la place Tahrir aux côtés des anti-islamistes, ils savent bien que cela n’a rien à voir avec le 25 janvier [premier jour de la Révolution qui a mené à la chute de Hosni Moubarak le 11 février 2011, NDLR]." Plus tard, le même compte Twitter écrit : "Si Chafik avait remporté les élections, il aurait envoyé les chameaux sur la place Tahrir aujourd'hui. Le président élu Morsi se montre plus bienveillant" (les Frères musulmans osent un jeu de mot en anglais entre le nom du président, Morsi, et l'adverbe "merciful", qui signifie littéralement charitable).

When ordinary Egyptians across the nation see pro-Mubarak felols protesting in #Tahrir along w islamists' rivals,they knw this isn't #Jan25

— Ikhwanweb (@Ikhwanweb) Novembre 27, 2012

If #Shafik won the elections, he would have sent camels to #Tahrir today. Democratically-elected Pres. #Morsy proves to be more Morsyful.

— Ikwanweb (@Ikwanweb) Novembre 27, 2012

Durant l’après-midi, des heurts ont éclaté non loin de la place Tahrir, sur la place Simon Bolivar, à deux pas de l'ambassade des États-Unis, entre des groupes de jeunes et la police anti-émeutes. Un homme est mort après avoir inhalé des gaz lacrymogènes et plus d'une dizaine de personnes ont été blessées, rapportent plusieurs médias sur place.

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Des milliers de personnes, hostiles au président Morsi se sont également rassemblées à Alexandrie, deuxième ville du pays, sur la grande place bordant la Méditerranée, à quelques mètres d'une contre-manifestation organisée par des Frères musulmans. Les manifestations ont tourné à l'affrontement. Des heurts ont également été signalés dans la ville de Mahalla (voir les photos sur le site du quotidien Al Masry-al Youm).

Meanwhile in Mahala and Alexandria violence rears its ugly head. Disturbing reports.

— Amira Howeidy (@amirahoweidy) Novembre 27, 2012