Le président égyptien a limogé le procureur général, Abdel Mahmoud, qu'il avait déjà tenté de renvoyer le mois dernier. Il a également ordonné la tenue d'un nouveau procès pour les responsables de la mort des manifestants durant la révolution.
Mohamed Morsi a limogé jeudi 22 novembre le procureur général d’Égypte et ordonné la tenue d’un procès en appel d’une vingtaine de fonctionnaires de l’ancien régime impliqués dans la mort de manifestants lors de la "révolution du Nil", en 2011. Leur acquittement en première instance avait soulevé un tollé le mois dernier.
Pour Mohamed El-Baradei, l'une des principales figures de l'opposition et Prix Nobel, le président égyptien élargit ainsi ses pouvoirs et se place au-dessus de la justice. "Aujourd'hui Morsi a usurpé tous les pouvoirs et s'est proclamé nouveau pharaon d'Egypte. Un énorme coup porté à la révolution qui pourrait avoir d'épouvantables conséquences", a-t-il dénoncé sur Twitter.
Pour toute réponse, le porte-parole de la présidence, Yasser Ali, a annoncé que ces décisions visaient à "nettoyer les institutions" et "détruire les infrastructures de l'ancien régime".
Le procureur Abdel Maguid Mahmoud, accusé d’avoir minimisé les charges lors de ce procès, s’était opposé en octobre à sa mutation comme ambassadeur auprès du Vatican, après sept ans en poste. Le magistrat avait dénoncé cette première tentative du président égyptien visant à l’écarter de ses fonctions. Au mois d’octobre, il avait d’ailleurs déclaré que "selon la loi, un membre du corps judiciaire ne peut pas être démis par le pouvoir exécutif".
Il a finalement été relevé de ses fonctions jeudi et remplacé par Talat Abdallah, a précisé le porte-parole de Mohamed Morsi.
Le président, issu de la mouvance islamiste des Frères musulmans, a parallèlement ordonné un procès en appel pour les responsables du régime Moubarak poursuivis pour avoir ordonné une charge de dromadaires contre les révolutionnaires de la place Tahrir, le 2 février 2011. Dans le même temps, Morsi a également publié un décret empêchant la dissolution de l’Assemblée constituante.
FRANCE 24 avec dépêches