Dans le cadre de ses test-matches automnaux, le XV de France a remporté, samedi, au Stade de France, sa première victoire sur l'Australie depuis 2005 (33-6). Les Bleus affronteront l'Argentine samedi prochain à Lille.
L 'équipe de France de rugby et son sélectionneur Philippe Saint-André ont réussi leur premier examen d'envergure en battant par 33 points à 6 l'équipe d'Australie que la France n'avait plus dominée en cinq rencontres depuis novembre 2005.
Les Français se sont imposés par trois essais de Louis Picamoles, Wesley Fofana et un de pénalité, trois transformations et un drop de Frédéric Michalak, et trois pénalités, deux de Michalak et une de Morgan Parra.
L'Australie n'a répliqué que par deux pénalités de Mike Harris.
Après un premier tournoi des Six Nations et une tournée de juin en Argentine en demi-teinte, cette victoire devrait être la base de lancement de la période de transition dont Philippe Saint-André attend l'émergence du XV de la Coupe du monde 2015.
L'écart de 27 points, le plus gros enregistré par la France face à l'Australie depuis le 34-6 de 1976, risque de s'avérer précieux lorsque l'IRB fera les comptes de fin de tournée pour
désigner les quatre têtes de série du tirage au sort du Mondial.
La France rencontrera samedi prochain l'Argentine qui a battu le Pays de Galles, vainqueur du dernier Tournoi des Six Nations, 26-12 à Cardiff sur la lancée de sa première participation au Four Nations, tournoi de l'hémisphère Sud.
Le match aura lieu à Lille puis viendra un test contre les Samoa.
"On s'est vidé les tripes", a déclaré sur le terrain Pascal Papé, deuxième ligne et capitaine du XV de France en l'absence de Thierry Dusautoir blessé.
"On avait une revanche à prendre contre l'Australie", a dit Frédéric Michalak. "Il fallait jouer un match de très haut niveau contre l'Australie. Ce sera aussi dur contre les Pumas."
L'essentiel est pour l'instant que l'équipe de France rajeunie, conduite par Louis Picamoles devant et Frédéric Michalak derrière, ait réussi une démonstration de sobriété, de solidité en défense mais aussi d'efficacité. Et parfois de brio face à une grande nation du Sud.
Michalak couronne son retour
Par un temps clément pour un 10 novembre mais avec une pelouse, et donc un ballon, rendus glissants par les pluies de l'après-midi, les Français se sont montrés pressants d'entrée.
Ils ouvrent le score à la 5e minute sur une chandelle de Brice Dulin, un cafouillage de l'arrière Harris et une première pénalité de Michalak des 30 mètres à droite.
La première épreuve de force vient sur une mêlée dans les 22 mètres australiens juste après la 10e minute.
Deux fois le pack français met son vis-à-vis australien à la faute et redemande l'introduction. A la troisième mêlée, Picamoles ramasse le ballon et va aplatir un essai sans opposition.
Michalak transforme. La France vient de faire un premier écart 10-3.
Au quart d'heure de jeu, la première ola se lève malgré les vides dans les tribunes.
Les Australiens ont trois armes: la puissance de leurs avants, les percussions plein champ de leurs trois-quarts et la conservation du ballon. Des séquences plus longues leur font trouver des espaces mais ils n'obtiennent qu'une pénalité.
Ils dominent mais une nouvelle mêlée enfoncée par la France renverse la tendance.
La seconde partie de la première mi-temps se consume en une nouvelle percée de Picamoles, une vive attaque gâchée sur une faute de main de Yannick Forestier en position d'ouvreur, un joli raid de Dulin avec coup de pied à suivre pour lui-même, une pénalité des 25m à droite et un drop de Michalak.
A 16-6 à la pause, le match n'est pas encore gagné. Avec Picamoles en fer de lance devant, avec Michalak, Nyanga, Ouedraogo et Fofana comme accélérateurs, les Français s'installent dans la moitié de terrain australienne.
Seul le score reste à la traîne. Michalak va y remédier en couronnant son retour en bleu devant le public français pour la première fois depuis le Tournoi 2010. Il réussit un cadrage-débordement sur Kurtley Beale, perce et offre l'essai à Fofana.
Quelques minutes plus tard, le dépit australien devient évident sur une mêlée à cinq mètres qui explose en essai de pénalité. Les deux transformations permettent à Michalak de rester à 100% de réussite. Le match est joué.
La seule question est désormais savoir si les Australiens parviendront à sauver l'honneur par un essai. Ils n'y sont pas parvenus et Saint-André a pu faire sortir Michalak avant la fin
pour lui permettre de recueillir l'ovation du public.
Reuters