, envoyé spécial aux Sables d'Olonne – Dix-neuf skippers se sont élancés des Sables-d'Olonne ce samedi pour un tour du monde de près de trois mois à la voile en solitaire, sans escale et sans assistance. Le 20e participant, Bertrand de Broc, a dû retarder son départ.
C'est samedi à 13h02 très précisément que le départ de la septième édition du Vendée Globe a été donné. Dix-neuf skippers, sur les 20 inscrits (Bertrand de Broc a été retardé), se sont élancés des Sable d'Olonne pour près de trois mois de navigation seuls en mer sur leur monocoque de 60 pieds (18,28 m).
Le concept de l'épreuve, surnommée "l'Everest des mers", est aussi simple à décrire que difficile à réaliser : un tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance. Partis des Sables d'Olonne, les skippers reviendront dans ce port vendéen après avoir passé en revue trois caps mythiques : le Cap de Bonne-Espérance, au large de l'Afrique du Sud, le Cap Leeuwin au sud-ouest de l'Australie et enfin le Cap Horn au sud des côtes argentines.
Affronter en solo les mers les plus dures de la planète, régater dans les 40es (degrés de latitude sud) rugissants et les 50es hurlants est l'exploit maritime ultime. Deux navigateurs, le Britannique Nigel Burgess (1992) et le Canadien Gerry Roufs (1997), l'ont d'ailleurs payé de leur vie lors de précédentes éditions. Une chose est sûre : le skipper qui l'emportera sera un marin d'exception, comme, d'ailleurs, tous ceux qui réussiront à boucler ce tour du monde. Soit, statistiquement, seulement la moitié des concurrents !
L'épreuve reine de la voile océanique en solitaire
Vingt skippers donc (12 Français et 8 étrangers) ont pris ce samedi 10 novembre le départ de l'épreuve reine de la voile océanique en solitaire, celle qui fait fantasmer tous les marins depuis 1989, date de sa première édition. Le Vendée Globe fait aussi rêver les foules, si l'on en juge par le million de spectateurs (record battu) passé par le village officiel depuis le 20 octobre. Une foule enthousiaste patientant des heures pour admirer les monocoques amarrés au ponton et apercevoir même brièvement les skippers, et notamment la seule femme engagée cette année, la Britannique Samantha Davies (Savéol, quatrième en 2009).
Huit à dix skippers peuvent prétendre à la victoire finale. Parmi eux, les Français Vincent Riou (PRB, vainqueur en 2005), Armel Le Cleac'h (Banque Populaire, deuxième en 2009), Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec 3), François Gabart (Macif) et Jérémie Beyou (Maître Coq). Mais également le Suisse Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) ou encore le Britannique Mike Golding (Gamesa). Un succès non-français serait une première puisque les six précédentes éditions ont été gagnées par des Tricolores, Michel Desjoyeaux décrochant même la victoire à deux reprises (2001 et 2009), un véritable exploit.
Un tour du monde en 80 jours ?
Seuls pendant plus ou moins 3 mois, ces marins doivent savoir tout faire, aussi bien se recoudre la langue (comme Bertrand de Broc en 1993) que réparer un safran, colmater une brèche ou monter en haut du mât. Ils doivent aussi savoir réaliser le tracé le plus tactique et le plus rapide tout en préservant leur bateau et en gérant stress et sommeil.
Lors de la dernière édition, en 2008-2009, Michel Desjoyeaux avait gagné en 84 jours 3 h 9 min après être revenu 48 heures aux Sables d'Olonne en raison d'une panne électrique. L'objectif sera donc de battre ce record et pourquoi pas boucler ce tour du monde en 80 jours...