
Les syndicats appellent jeudi à une mobilisation pour l’emploi et les salaires. De nombreux secteurs devraient être touchés par la grève, notamment les transports et l'éducation. Une mobilisation "justifiée" pour plus de 7 Français sur 10.
Pas moins de 213 manifestations sont prévues, ce jeudi, dans toute la France, annonce la CGT. C’est 18 de plus que lors de la dernière grande journée d’action unitaire organisée par les syndicats, le 29 janvier, qui avait réuni dans les rues 2,5 millions de personnes selon les organisateurs, plus d’un million selon la police.
"La mobilisation s’annonce aussi importante, voire plus, que le 29 janvier. Elle s’ancre et s’élargit dans les entreprises et les localités", indique la CGT dans un communiqué.
À Paris, un cortège partira à 14 h de la place de la République pour rejoindre la place de la Nation, dans le sud-est de la capitale. Des grèves sont prévues dans de nombreux secteurs, notamment les transports en commun (trains, métro, bus, etc.), les écoles, les administrations, l’audiovisuel, et même dans certaines entreprises du secteur privé. Des annulations de spectacles sont aussi à prévoir dans les théâtres publics. Pour plus d’infos sur les perturbations prévues, consultez notre guide de survie.
"Le compte n’y est pas"
Objectif de cette journée, organisée par les 8 organisations syndicales françaises (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Unsa et Solidaires) : "Infléchir la politique du gouvernement et des entreprises sur l'emploi, les salaires et le service public", écrit Force ouvrière (FO) sur son site Internet.
De son côté, la Confédération française démocratique du travail (CFDT) rappelle que la mobilisation du 29 janvier "a permis d’engranger des résultats", notamment la suppression des deux derniers tiers de l’impôt sur le revenu pour 6 millions de ménages modestes, ainsi qu'une prime de 500 euros pour les chômeurs qui ont travaillé entre 2 et 4 mois. Mais face à la crise économique, le "compte n’y est pas", ajoute l’organisation.
Les syndicats demandent notamment que le "paquet fiscal" - des allègements d'impôts accordés par le chef de l’État au lendemain de son élection -, soit remis en cause, notamment deux de ses mesures phares : la défiscalisation des heures supplémentaires qui, déplorent-ils, rend l'heure supplémentaire moins chère que l'embauche, et le bouclier fiscal, qui prévoit qu’un contribuable ne paie pas plus de la moitié de ses revenus en impôts.
Une grève justifiée pour 7 Français sur 10
À la SNCF, les syndicats, qui appellent à une grève de mercredi 20 h à vendredi 8 h, protestent contre les réorganisations et suppressions d'emplois en cours au sein de l'entreprise et exigent l'ouverture de négociations salariales.
Dans l’Éducation nationale, les syndicats appellent à faire grève de la maternelle à l'université pour demander l'arrêt des réformes lancées par le gouvernement et des suppressions de postes prévues cette année.
Selon un sondage BVA-BPI-France Info-Les Échos, 74 % des Français jugent cette journée de grèves "justifiée", et 62 % estiment que la politique économique de Nicolas Sarkozy est mauvaise.
Mais pour le Premier ministre François Fillon, pas question de concéder une quelconque "enveloppe supplémentaire" après les 2,6 milliards d'euros accordés lors du sommet social du 18 février.