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Le vainqueur de la présidentielle américaine sera très attendu sur les dossiers de la crise syrienne et du nucléaire iranien, notamment. L’occasion de se pencher sur les positions des deux candidats, pas si éloignées l’une de l’autre.

À la veille du scrutin présidentiel américain, le duel entre le président sortant démocrate Barack Obama et le candidat républicain Mitt Romney concentre toutes les attentions. Notamment au Moyen-Orient, où le vainqueur du scrutin du 6 novembre sera très attendu sur les dossiers de la crise syrienne et du nucléaire iranien. L’occasion de se pencher sur les positions respectives des deux candidats - pas si éloignées l’une de l’autre - sur les questions moyen-orientales.

Iran
Le nouveau président américain, quel qu’il soit, devra rapidement s’attaquer au dossier nucléaire iranien. Téhéran étant suspecté par les Occidentaux et Israël de chercher à se doter de l’arme nucléaire, les deux candidats semblent d’accord sur la stratégie à mener. 
Mitt Romney en fait sa priorité, même s’il a rappelé au cours des derniers mois qu’une frappe militaire visant les sites nucléaires iraniens devait rester une option de "dernier ressort". Il préconise un renforcement des sanctions économiques et un isolement diplomatique de Téhéran."Nous devons augmenter encore et encore la pression sur l'Iran car il n'y pas d'autre issue (...) qu'une solution (...) à leur folie nucléaire, qui est inacceptable pour l'Amérique", a-t-il récemment affirmé. Alors candidat à l'investiture du Parti républicain pour la présidentielle, il avait affirmé que "si Barack Obama est réélu, l'Iran disposera de l'arme nucléaire, et le monde changera si tel est le cas".
Pourtant, ses positions sont très proches de celle de son adversaire démocrate. Le président américain a réaffirmé être prêt à utiliser la force, également en "dernier recours" contre Téhéran lors d’un discours tenu devant le puissant lobby pro-Israël Aipac. Contrarié par les menaces d’intervention israéliennes en Iran, il insiste pour dire que la résolution diplomatique de ce dossier est prioritaire. Il compte notamment sur les sanctions prises à l'encontre de la République islamique pour faire plier les négociateurs de la théocratie iranienne.
Israël
La relation privilégiée qu’entretiennent les États-Unis avec Israël est un pilier de la politique étrangère américaine. Sans surprise, les deux candidats entendent perpétuer cette tradition. "Si Israël est attaqué, nous serons derrière lui, pas seulement diplomatiquement, pas seulement culturellement, mais aussi militairement", a récemment indiqué Mitt Romney. Ce dernier a été chaleureusement reçu à Jérusalem par le Premier ministre Benjamin Netanyahou fin juillet, en pleine campagne électorale.
"Je serai aux côtés d'Israël s'il est attaqué", a promis de son côté Barack Obama, qui ne s'est pourtant pas rendu une seule fois dans l'État hébreu depuis son entrée en fonction en janvier 2009. Et pour cause : ses relations avec le Premier ministre Benjamin Netanyahou sont exécrables. "Nous ferons tout ce qui est nécessaire pour préserver l'avantage militaire israélien, parce qu'Israël doit toujours avoir la possibilité de se défendre seul contre toute menace", avait néanmoins déclaré le président américain devant le lobby pro-israélien Aipac.
Syrie
La crise en Syrie a été omniprésente dans la campagne présidentielle et les deux candidats présentent quelques divergences sur ce sujet. Mitt Romney a souvent fustigé "l’attentisme" de son rival, estimant que les Américains devraient "jouer un rôle de leader" dans ce dossier. "En Syrie, nous travaillerons avec nos partenaires pour identifier et organiser les membres de l'opposition qui partagent nos valeurs, et nous ferons en sorte qu'ils obtiennent les armes dont ils ont besoin pour vaincre les tanks, hélicoptères et chasseurs d'Assad", a-t-il préconisé lors du dernier débat télévisé entre les deux adversaires consacré à la politique internationale.
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Le conflit israélo-palestinien dans la campagne présidentielle américaine
Obama et Romney pas si éloignés sur le Moyen-Orient
Le président Obama est, quant à lui, favorable à la poursuite des sanctions internationales contre le régime de Bachar al-Assad et à l'émergence d'un gouvernement modéré chargé de la transition. Selon lui, "nous ne pouvons pas simplement suggérer, comme l'a fait plusieurs fois le gouverneur Romney, que donner par exemple des armes lourdes à l'opposition syrienne est une proposition qui nous permettrait d'être plus en sécurité à l'avenir". Depuis le début du soulèvement en Syrie, en mars 2011, le locataire de la Maison Blanche a écarté toute idée d’intervention militaire contre Damas. "Je ne veux pas que notre armée s'engage en Syrie. (...) Ça ne va pas être nécessaire", a-t-il récemment indiqué.
La question palestinienne
Les négociations de paix israélo-palestiniennes sont un autre cheval de bataille de la diplomatie américaine, même si elles sont, depuis plusieurs années, au point mort. Les deux candidats ne semblent pas faire de ce dossier une priorité.
"Je réengagerai l'Amérique avec l'objectif d'un État palestinien démocratique, prospère et vivant aux côtés de l'État hébreu, en paix et dans la sécurité", a récemment déclaré Mitt Romney. Ce dernier s’est toutefois illustré lors de la campagne par ses gaffes sur ce sujet. Ainsi, félicitant Israël pour son économie florissante pendant une visite dans l’État hébreu, le républicain a expliqué que l’écart entre le PIB israélien et celui affiché par l’Autorité palestinienne tenait à une différence "culturelle".
Plusieurs fois au cours de son mandat, Barack Obama s’est prononcé pour la création d'un État palestinien démilitarisé sur la base des frontières de 1967, rectifiées par des échanges de territoires négociés. Il s’est toujours heurté à une fin de non-recevoir de Tel-Aviv. Pendant la campagne, le prix Nobel de la paix 2009 a émis le vœu de voir se côtoyer "deux États pour deux peuples".