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Le Parlement libyen approuve le nouveau gouvernement

Malgré un vote perturbé par des manifestations contre la proposition d'un gouvernement de coalition composé de libéraux et d'islamistes, le Congrès général national libyen a approuvé mercredi l'initiative du Premier ministre Ali Zeidan.

L'Assemblée nationale libyenne a approuvé mercredi la composition du gouvernement proposé par le Premier ministre Ali Zeidan, mais des manifestants étaient de nouveau rassemblés devant le siège de l'instance pour protester contre certaines nominations.

"Le Congrès général national (CGN) apporte sa confiance au gouvernement d'Ali Zeidan" a annoncé mercredi soir l'agence de presse officielle Lana. Selon la télévision publique, 105 députés ont voté en faveur du nouveau gouvernement, neuf ont voté contre et 18 se sont abstenus.

Signe de la fragilité de la transition politique que vit le pays depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en octobre 2011, des manifestations ont éclaté devant l'Assemblée quelques instants après le vote. Des coups de feu ont été tirés en l'air et les forces de sécurité empêchaient non sans peine les manifestants de pénétrer dans le bâtiment, selon des témoins.

"Il y a des manifestants à l'extérieur du bâtiment et les forces de sécurité essayent de les garder à distance" a affirmé Salah Mohamed Hassan, un député de la ville de Darna, située dans l'Ouest de la Libye.

Plus d'une dizaine de véhicules de sécurité était stationnée à l'extérieur de l'Assemblée et une soixantaine de personnes s'était réunie devant l'entrée principale, selon un photographe de l'AFP présent sur place. Une source sécuritaire présente à l'intérieur du bâtiment a affirmé que la situation était "sous contrôle."

La veille, des manifestants avaient fait intrusion dans la salle du CGN, au moment où les députés devaient se prononcer sur le gouvernement de M. Zeidan, provoquant le report du vote.

En présentant son programme devant le CGN le jour de son élection le 14 octobre, M. Zeidan, 62 ans, avait d'ailleurs précisé que la construction d'une armée et d'une police serait "la priorité de ses priorités".

Ces deux institutions restent très faibles face à la myriade d'ex-milices armées rebelles, dont la plupart ne sont toujours pas soumises à un commandement unifié.

Ministres contestés

M. Zeidan est le deuxième chef du gouvernement désigné depuis l'élection du CGN en juillet, le précédent, Moustapha Abou Chagour, ayant échoué à obtenir la confiance de l'assemblée. Il a présenté un cabinet élargi de 30 ministres, avec le soutien des libéraux et islamistes qui y sont représentés.

Les membres du CGN peuvent encore formuler des objections concernant les ministres, dont certains ont déjà été contestés, selon des sources à l'Assemblée.

Mardi, les manifestants ont notamment conspué les ministres ayant travaillé pour le régime déchu de Mouammar Kadhafi selon un membre du Congrès. Des sources à l'Assemblée ont indiqué que plusieurs ministres, notamment ceux des Affaires étrangères, des Affaires religieuses et du Pétrole, ont été contestés par des membres du CGN.

Elu à son poste grâce aux voix des libéraux de l'Alliance des forces nationales, la première formation politique du Congrès, M. Zeidan a choisi de confier à des indépendants les ministères clés tels que les Affaires étrangères, les Finances, la Justice, l'Intérieur ou encore la Défense.

Le nouveau gouvernement a un mandat de douze mois et devra organiser de nouvelles élections d'ici là sur la base d'une Constitution dont la rédaction se fait attendre.

Ancien diplomate de carrière et opposant à Kadhafi, M. Zeidan a joué un rôle majeur dans la reconnaissance du commandement rebelle par la communauté internationale au moment du soulèvement populaire qui a mené à la chute et à la mort du Guide libyen en octobre 2011.

AFP