L'ouragan Sandy qui est passé sur Haïti dans la nuit du 24 octobre a ravagé l'ouest et le sud de l'île. Les premiers bilans font état de 51 morts, 15 disparus et 19 blessés. En outre, la menace de la famine et du choléra plane sur le pays.
Au lendemain du passage de l’ouragan Sandy, les caméras du monde entier sont braquées sur New York, plongée dans le noir. Mais quelques jours tôt, dans la nuit du 24 octobre, l’ouragan a déferlé sur Haïti. La petite île caribéenne a enregistré le triste record du nombre de victimes avec 52 morts, 15 disparus et 19 blessés, dans l’indifférence quasi-générale des médias occidentaux.
Après l’ouragan, la famine
L’ouragan a pourtant laissé derrière lui des dégâts considérables : réseaux routiers impraticables, lourdes pertes de bétail et en denrées alimentaires… Environ 70 % des récoltes ont été détruites, estime ainsi le ministère haïtien de l'Agriculture. Les dégâts concernent principalement les cultures d'avocats, de fruits de l'arbre à pain et de maïs dont se nourrissent en grande partie les Haïtiens.
Jean Debalio Jean-Jacques, principal responsable du département du Sud au ministère de l'Agriculture, craint que les plus pauvres subissent de lourdes pénuries en nourriture à cause des dommages causés par la tempête. Les organisations humanitaires internationales présentes en Haïti mettent en place les secours, tant bien que mal. Le gouvernement haïtien a annoncé l'arrivée prochaine d'une aide en provenance du Venezuela qui a envoyé un bateau et un avion cargo avec de l'eau et de la nourriture.
De son côté, l’État haïtien devrait lancer, dans les prochains jours, un appel à l’aide internationale.
Le choléra menace
Les habitants d'Haïti redoutent la famine et le choléra suite aux inondations
Jean-Bony Alexandre, ministre-conseiller, chargé d'affaires à la Mission permanente d'Haïti auprès des Nations Unies à Genève, en Suisse, explique à FRANCE 24 que "les dégâts humains et matériels n’ont pas été causés par le vent mais par les fortes pluies qui se sont principalement abattues sur les plaines." Et d’ajouter : "Aujourd’hui des milliers d’Haïtiens se retrouvent sans abris. L’ouragan a eu raison des nombreuses constructions anarchiques et des abris de fortune qui regorgent dans le pays". Une situation qui laisse craindre un retour en force du choléra, une épidémie qui a déjà tué quelque 7 400 personnes depuis octobre 2010.
Alors que Haïti se relève difficilement du séisme qui l'a frappée le 12 janvier 2010, l’ouragan Sandy fait à nouveau craindre le pire pour sa population dans les jours et les semaines à venir. L’ouest, dont Port-au-Prince, et le sud de l’île ont été sévèrement touchés. Difficile pour l’heure d’avoir un bilan précis car les systèmes de communication ont été en partie détruits. "Il faut attendre les prochains jours pour compiler des données plus spécifiques", a indiqué dimanche la direction de la Protection civile d'Haïti dans un communiqué. Le Premier ministre haïtien, Laurent Lamothe, a survolé samedi en hélicoptère les régions sinistrées pour avoir une idée précise de l'ampleur des dégâts.
Les Haïtiens, "résistants et solidaires"
Lors de l'audience générale hebdomadaire mercredi, le pape Benoît XVI a adressé ses "prières" à toutes les victimes de l'ouragan Sandy, exprimant également sa "solidarité" avec toutes les personnes engagées dans la "reconstruction".
Malgré les catastrophes qui s’enchaînent, les Haïtiens gardent espoir. "C’est un peuple résistant et solidaire face au malheur", assure le chargé d'affaires à la Mission permanente d'Haïti, Jean-Bony Alexandre. "Ils se retrouvent souvent démunis par les tempêtes qui les frappent, mais ils sont très croyants, et face à l’adversité, ils n’ont qu’un seul refuge, la prière."