
Pour la première fois depuis l'annonce d'une trêve à l'occasion de la fête de l'Aïd el-Adha en Syrie, des avions de l'armée restée fidèle à Bachar al-Assad ont bombardé la région de Damas. Huit personnes ont été tuées, selon l'OSDH.
Des affrontements inédits entre miliciens kurdes et rebelles anti-régime à Alep, dans le nord de la Syrie, ont fait 30 morts et 200 prisonniers, a rapporté samedi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Ces affrontements dans lesquels rebelles et kurdes ont vu la main du régime viennent se greffer à un conflit entre armée et groupes rebelles et fragilisent encore davantage un pays miné par 19 mois de violences.
Les heurts sans précédent ont éclaté vendredi entre des rebelles et des membres du Parti de l'Union démocratique kurde (PYD), la branche syrienne du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, kurde turc) dans le quartier à majorité kurde d'Achrafiyé.
Les avions de l'armée syrienne ont bombardé samedi la région de Damas, faisant huit morts, dans le premier raid aérien depuis l'annonce de la trêve négociée par le médiateur Lakhdar Brahimi, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"Le raid aérien a visé un immeuble dans la ville d'Arbine, province de Damas, tuant huit hommes qui étaient à l'intérieur. C'est le premier bombardement aérien depuis l'annonce de la trêve", a affirmé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, chef de l'OSDH.
"Le corps de l'un d'entre eux a été dégagé des décombres", a-t-il précisé.
L'armée régulière, de son côté, accuse les rebelles d'avoir violé la trêve. "Pour le deuxième jour, les groupes terroristes continuent de violer de manière flagrante le cessez-le-feu annoncé et respecté par le commandement de l'armée (...) L'armée continuera de traquer ces groupes terroristes responsables des violations et de faire face de manière ferme à leurs actes criminels", indique un communiqué diffusé par les médias officiels.
A l'occasion de la fête musulmane de l'Al-Adha, qui dure quatre jours, rebelles et forces régulières s'étaient engagés à faire taire leurs armes, mais les deux belligérants avaient dit se réserver le droit de riposter en cas de violations du cessez-le-feu par la partie adverse.
"Nous pouvons dire qu'avec ce raid aérien, la trêve est enterrée. Nous ne pouvons plus parler de trêve", a indiqué M. Abdel Rahmane.
Au premier jour de la "trêve" vendredi, l'ONG avait déjà recensé 146 morts, dont 53 civils, 50 rebelles et 43 soldats, un bilan qui dépasse la centaine de morts, comme chaque jour depuis que la révolte contre le régime s'est transformée en conflit armé au cours des derniers mois.
France 24 avec dépêches