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James Bond, l’espion qui boudait les pays du Sud

Pour la sortie de "Skyfall", la 23e aventure du célèbre agent secret de Sa Majesté, FRANCE 24 dresse le bilan des nombreux allers et retours effectués durant 50 années de bons et loyaux services. Carnet de voyages.

Il collectionne les gadgets et les conquêtes féminines mais ce sont très certainement les "miles" qu’il a le plus accumulés au fil de sa longue et éprouvante carrière d’espion de Sa Majesté. En pas moins de 50 ans, 23 films, et autant de missions, James Bond a dû se rendre 45 fois à l’étranger.

Parmi les destinations favorites de 007 figurent les États-Unis, l’Europe occidentale, l’Europe de l’Est et l’ex-Union soviétique, ou actuelle Russie. Rien de bien étonnant puisque l’agent du MI6 a, pour l’heure, effectué le plus gros de sa carrière professionnelle durant la guerre froide. Une période de fortes perturbations qui l’obligeait donc aux allers et venues entre l’Est et l’Ouest.

Une Aston Martin de retard

Mais depuis la chute du Mur de Berlin, les rapports de force ont changé. Des économies ont émergé dans ce qu'on désigne aujourd'hui comme le "Sud" et de nouveaux ennemis du "Nord" se sont manifestés. Sans que James Bond semble en avoir été alerté.

De fait, le célèbre espion paraît toujours avoir une Aston Martin de retard sur les nouveaux équilibres géopolitiques. N’a-t-il pas fallu attendre ces dernières aventures "Skyfall" pour qu’il ne foule - enfin - le sol de la Chine continentale, deuxième économie mondiale dont la place financière, Shanghai, n'a rien à envier aux capitales occidentales ? Et combien d'opus de la franchise faudra-t-il voir avant que 007 ne fasse davantage qu'un passage express dans les pays émergents que sont le Mexique, l’Inde ou l’Afrique du Sud ?

Où est l’Afrique ?

Comme l’a signalé le site internet Slate Afrique, James Bond ne goûte que très peu le continent africain, où, ce dernier demi-siècle, l’agent de Sa Majesté n'a fait le déplacement que quatre fois (Égypte, Madagascar, Maroc et Ouganda). "Bond s’inscrit dans des réalités géopolitiques qui préoccupent l’Occident : guerre froide, réseaux criminels, terrorisme international, montée de la Chine... L’Afrique n’en fait pas partie", explique au site panafricain Frédéric Mérand, "bondologue" et professeur de sciences politiques à l’université de Montréal.

Force est de constater pourtant le peu d'empressement que l’espion manifeste à l’égard du Moyen-Orient et de l'Asie centrale. Comme si l’univers bondien ignorait cette poudrière qui concentre à elle seule bien des enjeux du nouvel ordre mondial. Mais le sujet est peut-être encore trop sensible pour un espion dont la mission principale ne consiste pas uniquement à sauver le monde, mais aussi à divertir le maximum de spectateurs.
 

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