Profitant du scrutin anticipé, Barack Obama a voté avec 12 jours d'avance à Chicago. Dans l'Ohio, son adversaire Mitt Romney tentait quant à lui de faire oublier la polémique sur les propos anti-avortement d'un candidat républicain aux sénatoriales.
Avec une douzaine de jours d’avance sur la date officielle des élections américaines, Barack Obama a glissé son bulletin dans l’urne, jeudi 25 octobre, dans son fief de Chicago. Selon son équipe de campagne, il est le premier président américain en exercice à profiter du scrutin anticipé, autorisé dans de nombreux États.
Il termine ainsi dans l’Ohio, l’un des états les plus convoité, une tournée marathon de 48 heures, qui l’a fait passer par d’autres États-clé : la Floride et la Virginie, mais aussi l’Iowa, le Colorado et le Nevada.
Sur la piste de l’aéroport de Cleveland, devant l’avion Air Force One qu’il s’apprêtait à regagner, il s’est montré confiant devant les journalistes. "Nous pouvons écrire le prochain chapitre ensemble", a-t-il affirmé, la voix enrouée, par les six discours prononcés en mois de 40 heures.
À chaque fois, le président sortant a insisté sur la notion de "confiance" que les Américaines doivent pouvoir accorder à leurs dirigeants. Il sous-entend que son adversaire Mitt Romney n’en est pas digne car il tente, selon lui, de cacher sous des dehors modérés un programme ultra-conservateur.
itRomney face à la controverse sur l'avortement
Ce qui fait penser cela à Barack Obama est probablement le fait que Mitt Romney refuse toujours de prendre ses distances avec Richard Mourdock, un candidat républicain qui a créé la polémique en affirmant, la semaine dernière, qu’une grossesse, même issue d’un viol, était "une volonté de Dieu".
Pour Barack Obama, cette affaire montre "exactement pourquoi il ne faut pas qu'un tas de politiciens, des hommes pour la plupart, prennent des décisions sur la santé des femmes". En 2008, les électrices - 53 % du corps électoral - avaient choisi à 56 % Obama.
Continuellement interpellé jeudi par les journalistes à ce sujet, Mitt Romney n'a pas répondu.
Le comité de campagne du président a demandé en vain à Mitt Romney de retirer son soutien à Richard Mourdock. Une porte-parole du républicain a expliqué que ce dernier n'était "pas d'accord sur la conduite à adopter dans les cas exceptionnels de viol ou d'inceste", mais a refusé de lâcher le candidat.
Opposé à l’avortement sauf en cas de viol, d’inceste ou de dangers pour la santé de la mère, Mitt Romney souhaite que la Cour suprême revienne sur l’arrêt qui a légalisé l’avortement en 1973. Il a également promis de nommer des juges anti-avortement.
"Une voix aux extrémistes"
"Nous restons perplexes de voir Mitt Romney être solidaire [...] d'un candidat dont les déclarations sont révoltantes et choquantes pour les femmes", a affirmé la porte-parole de l'équipe Obama, Jennifer Psaki. Les démocrates ont ainsi diffusé, jeudi, une vidéo dans laquelle ils accusent le républicain de "donner une voix aux extrémistes".
Ignorant volontairement la polémique, Mitt Romney s’est également rendu en Ohio pour tenter de faire peser la balance en sa faveur, à l’heure où les sondages donnent les deux candidats au coude-à-coude.
S'appropriant l'antienne de Barack Obama il y a quatre ans, le "changement", il a voulu se démarquer de son concurrent.
"Nous voulons un président qui peut vraiment apporter de gros changements, je le ferai, pas lui", a assuré Mitt Romney devant 12 000 personnes réunies dans le stade de Defiance (nord-ouest de l'État).
Romney dépasse de peu Barack Obama dans les intentions de vote au plan national, mais les sondages dans les États décisifs ("swing states") montrent toujours pour la plupart une égalité ou un léger avantage au sortant, tout en restant dans la marge d'erreur.
France 24 avec dépêches