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Les tabloïds se font les choux gras du procès Fritzl

Au deuxième jour du procès de Josef Fritzl, 74 ans, accusé d’avoir séquestré et violé sa fille Elisabeth durant 24 ans, la presse sensationnaliste germanophone l’a déjà condamné. Ce qui ne l'empêche pas de tirer profit de son histoire

"Inzest-Monster" ("Monstre incestueux") est devenu le titre officiel de Josef Fritzl dans le tabloïd allemand "Bild Zeitung" et son équivalent autrichien "Österreich".

Sur les sites Web de ces journaux, toute l’horreur est étalée et disséquée à grand renfort de détails et d’adjectifs. Sur bild.de, on peut même visiter virtuellement la cave où ont été enfermés, des années durant, Elizabeth et trois des enfants qu’elle a eus avec son père.

Si Josef Fritzl refuse d’affronter les photographes et la presse en général, le visage dissimulé derrière un classeur bleu, il n’en a pas moins perdu le sens des affaires.

Une photo qui peut rapporter gros

Selon oe24, le site Web du quotidien "Österreich", l’Autrichien de 74 ans aurait accepté d’accorder, à l’issue du procès, une interview exclusive à Central European News (CEN), une agence de presse basée à Vienne, pour un montant de… un million d’euros.

Contacté par FRANCE 24, un employé de CEN a confirmé que l’agence était en négociation avec l’avocat de Fritzl mais qu’il n’a encore été convenu d’aucun montant.

"Bien entendu, nous ne verserons pas d’argent à un criminel", assure à oe24 David Hill, patron de CEN. L’argent serait directement versé à sa fille et ses enfants, "pour assurer son avenir, sans qu’elle ait besoin d’aller voir les médias elle-même".

Un journaliste du journal britannique  "Daily Telegraph", Allan Hall, a lui aussi trouvé un moyen d’exploiter le filon Fritzl. Après avoir rédigé, en 2007, un livre sur le destin de Natascha Kampusch, cette autre Autrichienne séquestrée durant des années, il a publié en 2008 une biographie de Josef Fritzl, sobrement intitulée "Monster".

Il a promis d’offrir 10 000 euros à toute personne susceptible de lui fournir une photo ou une vidéo de Fritzl en prison. "Le monde entier a envie de savoir comment vit l’homme au regard glacial dans sa cellule", se justifie Allan Hall au quotidien "Österreich".
 
La cave-prison transformée en musée

La belle-sœur de l’accusé, Christine R., affirme dans une interview à oe24 que Fritzl avait l’intention de faire fructifier son installation souterraine. "Il voulait en faire une attraction touristique et demander 10 euros par visiteur. C’est complètement démentiel. L’argent serait allé à la famille, mais tout le monde a rejeté ce ‘projet’".

Véritable businessman, Josef Fritzl avait déjà tenté, au moment de son arrestation, de revendre le procès verbal de son interrogatoire pour 4 millions d’euros à des tabloïds britanniques. Sans succès, selon l’hebdomadaire allemand "Stern".