
Alors que des affrontements mortels ont lieu depuis mardi soir dans la bande de Gaza, le président de l’Autorité palestinienne a accepté de reprendre les négociations avec Israël, au point mort depuis deux ans, à condition d’être entendu à l’ONU.
Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, s'est dit prêt à reprendre sans attendre les négociations avec Israël si la Palestine, actuellement simple "entité observatrice" aux Nations unies, y obtient le statut d'État observateur. Les discussions entre les Palestiniens et l'État hébreu sont suspendues depuis 2010 en raison de la poursuite de la colonisation juive en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.
Le président de l'Assemblée générale de l'ONU, Vuk Jeremic, a déclaré que la question du statut serait débattue probablement à la mi-novembre, après l'élection présidentielle américaine. Les Palestiniens auront besoin d'une majorité simple parmi les 193 membres de l'Assemblée générale.
Tandis que la requête du dirigeant palestinien a été officiellement déposée en septembre 2011, la Palestine ne s’est heurtée jusqu’à présent qu’à la menace d’un veto américain systématique. Seule l’Unesco a reconnu, il y a près d’un an, l’adhésion de la Palestine en tant qu’État membre.
Si les Palestiniens obtiennent le statut d'État observateur auprès de l’ONU, ils pourront avoir accès à des organismes comme la Cour pénale internationale (CPI), où ils pourraient engager des procédures contre Israël.
Pour l'ambassadrice des États-Unis à l'ONU, Susan Rice, cette nouvelle demande "ne peut que mettre en péril le processus de paix".
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, a averti, mercredi, les Palestiniens qu'ils s'exposeront à des "mesures sévères" d'Israël s'ils demandent à l'Assemblée générale de l'ONU de reconnaître la Palestine comme un État non membre.
Affrontements mortels à Gaza
En parallèle, des violences ont débuté mardi soir, dans la bande de Gaza, peu après la visite de l'émir du Qatar cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani, la première d'un chef d'État dans le territoire palestinien depuis que le Hamas en a pris le contrôle en 2007.
itUn raid de l'aviation israélienne dans la bande de Gaza a coûté la vie, mercredi, à un membre du Hamas après des tirs de dizaines de roquettes qui ont fait trois blessés dans le sud d'Israël. Trois autres membres du mouvement islamiste ont été tués la veille dans les mêmes circonstances. L'armée israélienne évoque une riposte à la soixantaine de roquettes tirées au cours du mois écoulé.
Peu après le raid aérien de mercredi, deux violentes explosions ont retenti dans la ville de Gaza, disent des témoins, selon lesquels Tsahal visait à nouveau des tireurs de roquettes. Aucune victime n'a été signalée et les forces israéliennes n'ont pas fait de commentaire au sujet de cette double explosion.
Des représentants du Hamas signalent par ailleurs des tirs de chars à Gaza, ce qu'un porte-parole militaire a confirmé.
Les violences transfrontalières se multiplient depuis l'attentat contre une patrouille de l'armée israélienne qui a fait un blessé - un officier de Tsahal -, mardi.
"Nous n'avons ni choisi ni pris l'initiative de cette escalade mais, si elle continue, nous sommes prêts à une action bien plus large et profonde", a déclaré le Premier ministre israélien en inspectant une batterie du système antimissile Iran Dome ("Dôme de fer"), près de la ville d'Ashkelon (sud d'Israël).
"Nous poursuivrons nos opérations préventives", a par ailleurs promis Benjamin Netanyahou.
FRANCE 24 avec dépêches