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Échanges de tirs entre militaires et hommes armés à Beyrouth

Au lendemain des obsèques du chef de la sécurité libanais, des hommes armés de kalachnikovs ont ouvert le feu sur des soldats, aux portes de Tariq al-Jdidé, un quartier de Beyrouth, bastion des partisans de l'ex-Premier ministre sunnite Saad Hariri.

Des échanges de tirs ont opposé lundi dans un quartier sunnite de Beyrouth des militaires et des hommes armés, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les soldats ont essuyé des tirs de la part d'hommes armés lorsqu'ils ont voulu rouvrir la route menant à Tariq al-Jdidé, un bastion des partisans de l'ancien Premier ministre sunnite Saad Hariri, et l'armée a riposté.

Dans la matinée, sur l'avenue Qasqas, au rond point Cola et sur la corniche Mazraa, proche du quartier de Tariq al-Jdidé, des hommes armés de kalachnikovs, et portant des cagoules noires, empêchaient les voitures de passer en obstruant la chaussée avec des ordures, des pierres et des morceaux de fer.

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Les précisions de notre envoyé spécial Matthieu Mabin

"Rien ne sera plus comme avant. Nous allons nous réunir avec Ahmad Hariri (responsable du Courant du futur de Saad Hariri) pour lui dire que nous n'accepterons plus de rester marginalisés", a dit l'un d'entre eux.

"La nation traverse des moments critiques"

A la suite de ces événements, l'armée libanaise s'est dite déterminée à rétablir l'ordre et la paix civile dans le pays, où la tension est à son comble depuis la mort vendredi d'un haut responsable de la sécurité.

"Nous sommes décidés à réprimer toute atteinte à la sécurité et à préserver la paix civile", a affirmé le commandement de l'armée dans un communiqué. "Les développements des dernières heures ont montré sans l'ombre d'un doute que la nation traverse des moments très critiques et que la tension a atteint des degrés sans précédent dans certaines régions", a-t-elle ajouté.

"La sécurité est une ligne rouge, de même que les atteintes aux institutions officielles et aux intérêts publics et privés", a averti l'armée.

Selon Matthieu Mabin, envoyé spécial de FRANCE 24 à Beyrouth, le calme est revenu dans la capitale libanaise. "La ville est de nouveau sous contrôle de l'armée. Cette dernière a fait une véritable démonstration de force. Nous avons compté pas moins de 300 hommes armés de mitrailleuses, de chars... dans le quartier de la corniche. Il y avait une ambiance d'état de guerre", raconte le journaliste.

Le général libanais, qui dirigeait les renseignements de la police libanaise, a été tué vendredi dans un attentat à la voiture piégée dans l'est de Beyrouth, attribué par l'opposition au régime syrien de Bachar al-Assad.

Cet officier était notamment à l'origine de l'arrestation en août de l'ex-député libanais Michel Samaha, partisan inconditionnel du régime Assad, accusé d'avoir transporté des explosifs pour commettre des attentats au Liban à l'instigation du puissant chef des renseignements syriens Ali Mamlouk.

FRANCE 24 avec dépêches