Les élections régionales au Pays basque et en Galice, dimanche, font office de scrutin test pour le gouvernement espagnol, fragilisé par la crise économique. Depuis sa terre natale de Galice, le Premier ministre, Mariano Rajoy, a appelé à l'unité.
Malmené par un double front nationaliste au Pays basque, qui élit dimanche son Parlement, et en Catalogne, le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, fragilisé par la crise, cherche le salut dans sa région natale de Galice, appelée elle aussi aux urnes.
Au moment où l'Espagne semble se diriger vers une demande de sauvetage de son économie, dans un climat social alourdi par une cure d'austérité historique, Mariano Rajoy, depuis ses terres de Galice, a lancé vendredi un appel à l'unité.
Voter pour le Parti Populaire, qui gouverne le pays depuis la fin 2011, "c'est voter pour les valeurs qui unissent tous les Espagnols, des valeurs qui pour nous sont les mêmes en Catalogne, au Pays basque, en Galice et dans toute l'Espagne", a-t-il affirmé en clôture de campagne.
Réagissant au ton belliqueux du gouvernement catalan et à la perspective d'un front indépendantiste au Pays basque, M. Rajoy avait récemment mis en garde : "La plus grande erreur serait d'ajouter à une crise économique une crise politique et institutionnelle".
Il espère trouver du réconfort en Galice, région du nord-ouest de l'Espagne de 2,8 millions d'habitants. Mais dans cette région où le chômage atteint 21%, où le PP dispose de justesse de la majorité absolue (38 sièges sur 75), son score pourrait souffrir si le vote se transforme en référendum sur la politique de rigueur que son gouvernement mène depuis Madrid.
C'est d'ailleurs ce que semblent craindre les responsables locaux, qui ont pris garde de se distancer de Mariano Rajoy pendant la campagne.
Un an après l'annonce de la fin de la violence du groupe armé ETA, le Pays basque, région prospère du nord de l'Espagne (le taux de chômage y est le plus bas du pays, à 14,5%), peuplée de 2,2 millions d'habitants, élit lui aussi son Parlement.
Mariano Rajoy devra vraisemblablement y composer avec un Parlement régional où les nationalistes conservateurs du PNV arriveraient en tête, mais sans majorité absolue, devant la gauche indépendantiste.
Les sondages prédisent en effet une percée triomphale à la nouvelle coalition indépendantiste EH Bildu : c'est sous cette banderole que la mouvance de Batasuna, parti interdit en 2003 en Espagne car considéré comme le bras politique de l'ETA, devrait confirmer son retour amorcé en 2011.
Un souci supplémentaire pour le dirigeant conservateur, qui fait déjà face à une fronde séparatiste venue de Catalogne, puissante région du nord-est du pays : la crise économique y nourrit le sentiment nationaliste et les Catalans renouvelleront à leur tour, le 25 novembre, leur Parlement.
(AFP)